
Censure à l’Université d’Ottawa : des professeurs répliquent avec un livre-choc
TVA Nouvelles
Un an après le renvoi d’une chargée de cours qui a prononcé le mot en « n » dans sa classe, les divisions sont encore vives à l’Université d’Ottawa. En appui à Verushka Lieutenant-Duval qu’ils disent abandonnée par l’institution, une vingtaine de professeurs publient l’ouvrage Libertés malmenées : Chronique d’une année trouble à l’Université d’Ottawa.
• À lire aussi: Le rapport sur l’affaire Lieutenant-Duval accueilli «positivement» par des professeurs
Même après s’être excusée d’avoir fait mention du mot en « n », Verushka Lieutenant-Duval a été la cible d’insultes racistes.
«Elle est laissée à elle-même. Elle ne travaille pas à l’Université d’Ottawa, elle n’a jamais eu d’autre offre de cours, on ne sait pas pourquoi. Elle a des charges de cours dans d’autres universités, mais encore là, elle se présente devant les étudiants avec son nom, sa réputation, mais je pense que ça va bien», a indiqué Geneviève Tellier, professeures d’études politiques l’Université d’Ottawa au micro de Benoît Dutrizac sur QUB Radio.
«Il n’y a personne à l’Université qui a voulu entendre sa version des faits. C’est ça qui est hallucinant. On l’accuse, mais on n’essaie pas de comprendre ce qu’elle a fait exactement», a insisté la professeure qui a dirigé le collectif d’auteurs.
La vindicte ne s’est pas arrêtée là. Les 34 professeurs qui ont appuyé Verushka Lieutenant-Duval dans une lettre ouverte ont eu aussi été pris à partie.
«On l’a vécu de la part de nos étudiants et de nos propres collègues dans le même département, dans les mêmes programmes qui eux-mêmes nous traitent de racistes et qui nous ont fait subir des choses. On a entendu l’expression "fucking frogs" ad nauseam», a-t-elle rappelé.
«Aucun de mes collègues n’a voulu me parler pour essayer de comprendre ma position. On était déjà accusés, juste parce qu’on avait signé cette lettre-là», a-t-elle ajouté.
Principal acteur de la crise, le recteur Jacques Prémont n’est identifié que par son titre professionnel dans l’ouvrage. Il est cependant tout sauf absent du livre.
