Celeste Boureille, la plus Française des Américaines de la NWSL
Radio-Canada
Pour les journalistes, le « guide de prononciation » des équipes sportives est un outil précieux qui leur fait éviter certains pièges. Mais il arrive parfois qu’il en crée, comme dans celui des Thorns de Portland de la NWSL. Dans le nom de Celeste Boureille, faut-il vraiment dire « Boo-ray »?
La réponse, vous l’aurez devinée, est non. Sans être très répandu, Boureille est un nom tout à fait français importé à San Francisco vers la fin des années 1980 par Max Boureille. Quelques années plus tard, Max et sa conjointe Carol ont eu une fille prénommée Celeste qui offre aujourd’hui un lien insoupçonné entre la NWSL et la langue française, bien loin des voies habituelles comme les joueuses canadiennes ou les représentantes de l’Hexagone que sont Sarah Bouhaddi, Eugénie Le Sommer et Gaëtane Thiney.
La milieu de terrain de 27 ans fait partie des Thorns depuis 2016. Sa fiche donne l’impression qu’elle est hyperactive : chaque automne, depuis qu’elle est dans la NWSL, elle est prêtée à un club de l’étranger pendant l’intersaison.
Après quatre séjours purement professionnels en Australie, c’est une expérience parfois émouvante qu’elle a vécue de septembre à janvier dernier. Boureille a passé ces quelques mois à Fleury, près de Paris. Bien entendu, le papa était aux anges, affirme sa fille, qui n’avait précédemment visité la mère patrie qu’une fois, à un très jeune âge.
J’étais tellement heureuse de pouvoir faire ça. C’était un de mes rêves, aller jouer en France, soutient la joueuse en entrevue. Je voulais y retourner un jour. J’y ai vécu une superbe expérience. J’étais ravie de pouvoir le faire et de voir la famille aussi. Ça, c’était bien. Il y avait même des membres de la famille que je n’avais jamais rencontrés.
Attention au choc culturel. Aller visiter sa tante à Fontainebleau ne lui prenait que 45 minutes à partir de Fleury, mais pour les fêtes de Noël, c’est la famille à Antibes, près de Nice, qui jouait les hôtes. L’aller-retour de 18 heures dans les sinueuses routes françaises n’a pas toujours rendu la Californienne à l’aise…
En revanche, s’imprégner de la langue française lui a fait le plus grand bien. Boureille a amorcé sa scolarité dans une école franco-américaine, mais elle a surtout grandi en anglais, une décision prise en partie à cause du milieu de vie de la famille et en partie parce que sa mère est anglophone. À Fleury, elle a marché dans les traces de ses ancêtres de bien des façons.