Ce qui se cache derrière la visite du pape
TVA Nouvelles
Dans un peu plus d’une semaine, le pape François sera de passage au Canada pour offrir des excuses aux communautés autochtones. Dans le cadre de sa visite de sept jours, il en profitera pour célébrer une messe à Sainte-Anne-de-Beaupré devant quelques milliers de personnes et aussi à Edmonton le 26 juillet, au Commonwealth Stadium qui a une capacité de 65 000 places.
Certains s’étonnent de l’engouement monstre que suscite le souverain pontife.
Après tout, il y a longtemps que nos institutions ont donné congé à l’Église et que la modernité est bien en selle. Dans ces circonstances, l’emballement pour le pape doit-il alors être interprété comme un fanatisme obstiné, voire déplacé?
Nous avons, me semble-t-il, énormément de mal à admettre que, si la religion séduit encore à ce jour autant de fidèles, c’est principalement parce que la modernité ne satisfait pas tous les doutes des hommes. À vrai dire, elle n’offre toujours pas de réponse très convaincante au questionnement existentiel par excellence: quel est le sens de la vie sur Terre?
Tandis qu’il est devenu presque routinier de réfléchir à l’héritage des religions en se référant d’abord aux guerres, à l’exploitation et à la brutalité des dogmes, nous sommes beaucoup moins portés à retenir des révolutions industrielles, par exemple, qu’elles ont entre autres destitué l’homme au profit de la machine. Nous avons encore plus de mal à accepter que la modernité a favorisé le triomphe de l’individu sur la société et qu’elle a du même coup foudroyé le mariage, la famille et même l’État nation.
Michel Houellebecq, écrivain majeur de la littérature contemporaine, soutient depuis 30 ans que la modernité a jeté l’homme dans le vide. Pourtant agnostique, Houellebecq écrit qu’à force de lutter pour «des morceaux de temps», nous «habitons l’absence». Depuis que «les évêques perdent leurs dents», ajoute-t-il, la croyance «qui permet d’édifier, d’être et de sanctifier» disparaît à petit feu.
Que reste-t-il alors aux hommes? Un «désespoir standardisé», selon l’auteur des Particules élémentaires et de Soumission.
Houellebecq est évidemment à classer parmi les tragiques. Dans son tout dernier roman, Anéantir, il va tout de même jusqu’à écrire qu’«une amélioration des conditions de vie va souvent de pair avec une détérioration des raisons de vivre».
Que l’on prenne au sérieux ou non ce prophète de malheur, se pourrait-il que, derrière cette posture ténébreuse et le traitement de vedette rock accordé au pape François, se révèle une part d’insécurité coriace face à notre époque?
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