Cartographier la végétation sous-marine pour la protéger en cas de déversement pétrolier
Radio-Canada
Comment protéger le fleuve et ses écosystèmes des déversements d'hydrocarbures? Pour mieux guider les interventions des services d'urgence, des scientifiques de l'Institut Maurice-Lamontagne de Mont-Joli ont cartographié la végétation sous-marine afin de connaître les endroits à protéger en priorité lors d'incidents maritimes.
Pour ce faire, l'équipe de la géographe en sciences aquatiques Laurence Provencher-Nolet a pris quelque 3000 vidéos sous-marines dans les profondeurs du fleuve, entre 2017 et 2021.
Ces vidéos ont été prises à l'aide d'une perche télescopique sur laquelle une caméra et deux lampes de plongée étaient fixées pour permettre de voir les profondeurs.
Le but était de filmer ce qu'on retrouve au fond, la végétation qui nous intéresse. De faire deux rotations de 360 degrés. Une au fond et une juste au-dessus de la canopée pour voir ce qui se trouve à l'horizon, explique Laurence Provencher-Nolet.
Il fallait qu’on choisisse des zones sur l’ensemble du territoire pour essayer de représenter l’ensemble des écosystèmes au Québec, les différents habitats qu’on peut retrouver dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, ajoute-t-elle.
Ainsi, les chercheurs ont repéré les endroits où se trouvent des algues, des marais maritimes et de la zostère, une plante aquatique qui sert de refuge pour plusieurs types de poissons.
Les zostères sont fréquentées par plusieurs espèces, que ce soit des espèces en péril ou à valeur commerciale, comme par exemple l’anguille d'Amérique, le capelan, la morue franche. Il y en a plusieurs, précise Mme Provencher-Nolet.
À l'aide des données recueillies, des cartes ont été produites. Elles peuvent maintenant être utilisées par le Centre national des urgences environnementales du Canada, qui travaille de concert avec la Garde côtière en cas d'incidents maritimes.
Les gens qui travaillent sur les interventions n’ont pas beaucoup d’informations, ils ne sont pas des spécialistes, [ne sont pas] des biologistes ou des chimistes, précise le coordonnateur des incidents environnementaux au ministère des Pêches et des Océans, Yves Clermont.
