Cannes : le western queer d’Almodóvar et les monstres de Kore-eda
Radio-Canada
Après une matinée marquée par la riposte de Johnny Depp au Festival de Cannes, la Croisette s’est animée mercredi avec les premières de deux films très attendus : Strange Way of Life de Pedro Almodóvar, et Monster, du cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda.
Une vingtaine d'années après avoir refusé de réaliser Souvenirs de Brokeback Mountain (2005), Pedro Almodóvar (Tout sur ma mère, Volver) a proposé un western queer d’une demi-heure sur la relation entre deux hommes. Le court métrage n'était pas présenté en compétition officielle.
En 1910, le shérif Jake (Ethan Hawke) reçoit la visite de son ancien amour Silva (Pedro Pascal). Ils passent une nuit orgiaque, selon les mots de Pedro Almodóvar. Mais ces retrouvailles cachent d'autres raisons : Jake recherche le fils de Silva, qui a commis un crime, alors que ce dernier veut convaincre son amant de le laisser s'échapper.
Le cinéaste de 73 ans a expliqué lors d'une conférence que ce court métrage était né d'une idée inspirée par Brokeback Mountain, qui mettait en vedette Heath Ledger et Jake Gyllenhaal. Le film racontait la relation homosexuelle entre deux bergers dans une région montagneuse des États-Unis : que se serait-il passé si ces hommes étaient restés ensemble?
Il s'agit de la discussion de deux amants qui réagissent de manière totalement différente à une nuit d'orgie. Ces deux facettes ont été très bien comprises par l'un et l'autre.
Récipiendaire d’une Palme d'or en 2018, le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda (Une histoire de famille) a proposé Monster, présenté en sélection officielle. Il s’agit d’un drame sur le harcèlement en milieu scolaire raconté du point de vue du professeur, puis de celui de son élève.
Le cinéaste s’est appuyé sur un scénario de Yuji Sakamoto, qui décrit les événements depuis différentes perspectives, permettant de mieux faire ressortir l'humanité des personnages.
L’histoire donne l'occasion d'en apprendre un peu plus chaque fois, mais pourtant, on n'a jamais une vision parfaitement claire de ce qu'il se passe. Ça nous permet vraiment d'être happés par le film et de ménager une espèce de tension, selon Hirokazu Kore-eda.
L’objectif du réalisateur? Que le public se demande qui est véritablement le monstre parmi ses personnages.