Campagne électorale : le silence qui entoure la culture peut « donner froid dans le dos »
Radio-Canada
Olivier Arteau, directeur artistique et codirecteur général du Trident, constate l'étendue des dégâts post-pandémiques un peu partout dans les théâtres de Québec. Il a avoué que la faible présence des sujets culturels durant la campagne électorale « peut nous donner froid dans le dos » en entrevue à Midi Info.
Auteur, comédien et dramaturge, Olivier Arteau estime qu’il y a des sujets primordiaux en politique comme l’environnement ou le réseau de la santé. Ce qui le désole, c'est que l’économie passe avant la culture.
C'est donc de s'adresser à la société comme étant des consommateurs plutôt que des individus qui la composent. Ça, c'est peut-être la partie que je trouve triste, parce que l'absence de culture, c'est l'absence d'identité, c'est l'absence de voix, c'est l'absence d'êtres humains, carrément.
« L'économie, c'est ce dont on dispose, tandis que la culture, c'est ce qui nous compose. »
L'ajout de sorties scolaires fait toutefois partie des promesses qui ont capté son attention. On va ajouter finalement des futurs curieux par rapport à la culture. [...] L'effet collatéral d'une sortie scolaire peut avoir d'énormes retombées, ce qui est super.
D’autres propositions louables, selon lui, sont des investissements massifs à Télé-Québec, notamment pour créer de nouveaux contenus numériques.
C'est encore une vision un peu montréalo-centriste, très concentrée sur le numérique, sur les plateformes. Mais ce qu'on fait, de l’art vivant... Qu’est-ce qu'on fait des peintres? Qu'est-ce qu'on fait des interprètes en danse? [...] Je trouve que c'est vraiment de réduire drastiquement tout à la culture à des plateformes numériques [...], ça peut désoler une grande partie des artistes.
Parmi les questions liées à la culture, Olivier Arteau mentionne aussi l’intégration des nouveaux arrivants dans ce milieu.
J'ai rencontré récemment un homme qui est chauffeur de taxi et qui a quitté Vancouver parce que c'était trop onéreux pour venir vivre à Québec. Et cet homme-là, en deux ans, n'a jamais visité une seule institution culturelle.