Céréales ukrainiennes : signature à Istanbul d’un accord âprement négocié
Radio-Canada
L'issue semblait encore incertaine en milieu de semaine, mais l'Ukraine et la Russie ont fini par s'accorder sur les conditions d'exportation des céréales ukrainiennes en mer Noire, en association avec la Turquie et les Nations unies.
Il doit être signé vendredi à 13 h 30 à Istanbul, dans l'ancien palais des sultans à Dolmabahçe, en présence du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et des ministres turc et russe de la Défense et du ministre chargé des Infrastructures pour l'Ukraine.
Cet accord, âprement négocié depuis avril avec Kiev et Moscou et encouragé par M. Guterres, arrivé en urgence à Istanbul jeudi soir, doit permettre de soulager les marchés mondiaux, les deux belligérants pesant à eux seuls 30 % du commerce mondial de blé.
Au terme de cet accord, dont le contenu n'a pas été officiellement dévoilé, des couloirs sécurisés permettront le trafic des navires marchands en mer Noire, dont Moscou et Kiev s'engagent à respecter la stricte neutralité.
Kiev estime que ses exportations pourraient commencer depuis trois ports – Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk – et espère étendre leur nombre.
L'accord serait initialement validé pour quatre mois, le temps de sortir les quelque 25 millions de tonnes bloquées dans les silos d'Ukraine, puis automatiquement reconduit.
En revanche les négociateurs ont renoncé à débarrasser la mer Noire des mines – principalement posées par Kiev pour protéger ses côtes – faute de temps. Mais les chargements seront escortés par des bâtiments ukrainiens jusqu'à la sortie des eaux territoriales.
Un centre de contrôle et de coordination doit être établi à Istanbul avec des représentants de toutes les parties et des Nations unies, qui se chargeront également de l'inspection des navires au départ et en direction des ports ukrainiens.
Ces inspections devraient avoir lieu dans l'un des ports d'Istanbul. Mais il n'a pas été précisé qui conduira cette opération complexe devant répondre aux inquiétudes de Moscou, qui veut avoir la garantie que les cargos n'apporteront pas d'armes à l'Ukraine avant de charger le blé et les autres céréales en retour.