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Burkina Faso : le président renversé est en détention, mais en bonne santé
Radio-Canada
L'ex-président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré est « aux mains de l'armée », mais « va bien », a annoncé mercredi un cadre de son parti, deux jours après le coup d'État militaire qui l'a renversé et a été fermement condamné par la communauté internationale.
Un sommet extraordinaire et virtuel de la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se tiendra vendredi pour examiner la situation au Burkina après ce putsch, avec à la clé de possibles sanctions contre les militaires.
Pendant plusieurs heures lundi, le sort de M. Kaboré est resté dans le flou, des informations contradictoires circulant au sujet d'une arrestation, d'une exfiltration, voire même d'une tentative d'assassinat.
Il est toujours aux mains de l'armée, détenu dans une villa présidentielle en résidence surveillée, a déclaré mercredi à l'AFP une source haut placée au sein de son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Elle a donné des nouvelles rassurantes : selon elle, M. Kaboré va bien physiquement et a un médecin à sa disposition.
Des propos qui confirment des déclarations du président français Emmanuel Macron, qui avait dit la veille avoir eu confirmation qu'il était en bonne santé et qu'il n'était pas menacé.
Selon la source au MPP, M. Kaboré n'a pas été arrêté aux premières heures de la révolte des soldats. Dans un premier temps, alors que sa résidence privée était quadrillée par les mutins, sa garde rapprochée l'avait exfiltré à bord d'un véhicule banalisé pour le mettre en lieu sûr.
C'est plus tard, et sous la pression des mutins, que ses gardes - notamment des gendarmes - ont dû le laisser entre les mains des putschistes et se rallier à eux dans la foulée, a-t-elle dit, en soulignant que la gendarmerie ne pouvait que se rallier, car toute l'armée était consentante pour démettre le président de ses fonctions.
Le vice-président du MPP, Clément Sawadogo, a déclaré à l'AFP que M. Kaboré avait écrit une lettre de démission après l'annonce du coup d'État, pour préserver la paix, éviter un bain de sang dont nous n'avions pas besoin avec ce que nous subissons déjà, faisant référence à la violence djihadiste qui frappe le pays.
Roch Marc Christian Kaboré a été renversé par des militaires avec à leur tête un lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba, président d'une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).