Bogotá de la créatrice montréalaise Andrea Peña à la Biennale de Venise
Radio-Canada
Une création québécoise ouvrira le Festival international de danse contemporaine de la Biennale de Venise cette année. L’artiste multidisciplinaire montréalaise Andrea Peña présentera Bogotá, une pièce qui revisite de manière postcoloniale ses origines colombiennes, le 13 juillet.
Elle devient ainsi la toute première artiste internationale à remporter l’appel lancé par la Biennale de Venise aux créateurs et créatrices de moins de 35 ans, qui était jusqu’ici réservée aux chorégraphes de l’Italie.
Andrea Peña peine encore à y croire. Elle espérait participer à ce grand rendez-vous culturel d’ici 10 ou 15 ans. C’est vraiment un rêve qui arrive beaucoup plus tôt que j’aurais imaginé, a-t-elle lancé, au micro d’Eugénie Lépine-Blondeau, animatrice de C’est ma tournée, peu avant de prendre l’avion pour l’Europe.
Avec sa compagnie Andrea Peña & Artists, l’artiste mise sur son parcours hybride, qui mêle danse, design industriel et mode. On essaie de mélanger la danse et le design pour créer des univers très alternatifs de notre société, des univers très critiques.
Sur scène, neuf personnes de plus de 30 ans explorent les thèmes de la mort et de la résurrection à travers un regard historique colombien. La performance est truffée de références post-industrielles, queers et baroques latino-américaines.
L’âge des danseurs et danseuses n’est pas anodin pour Andrea Peña. Ce sont des artistes qui ont vécu tellement d’expériences, et qui ont donc des sensibilités qui leur permettent de ne pas qu’être un corps technique sur scène, de ne pas être une machine, mais un être humain qui s’ouvre avec toute sa vulnérabilité. Ça, ça vient avec l’âge, avec l’expérience, avec le temps.
La troupe danse au cœur d’un paysage inspiré de la capitale colombienne, où s’entremêlent renaissance européenne et symbolisme sacré et profane des Andes. On y voit des piles de chaussures, des échafaudages énormes et de gros sacs de sable.
Je ne me vois pas vraiment comme chorégraphe, mais plutôt comme directrice artistique, analyse la créatrice multidisciplinaire. La scénographie, la musique, les costumes, la mise en scène, la dramaturgie sont un peu comme une posture de direction d’art dans le domaine de la mode. [...] Toutes ces choses sont cousues ensemble pour pousser la danse.
Bogotá sera présenté en ouverture du Festival international de danse contemporaine de la Biennale de Venise le 13 juillet. La pièce atterrira à Montréal en 2024.