BlackRock : l’ancien PDG tente de bloquer le processus de restructuration
Radio-Canada
La partie de bras de fer est officiellement lancée dans le processus de restructuration financière de Métaux BlackRock. L'ancien président-directeur général de BlackRock et d'autres actionnaires accusent Investissement Québec et le groupe américain Orion d'utiliser ce processus pour les évincer et pour prendre le contrôle de l'entreprise.
Le 23 décembre, Métaux BlackRock s'est placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagniesLACC) parce qu'elle était incapable de rembourser une dette de 95 millions de dollars canadiens.
Les deux seuls créanciers garantis, Investissement Québec et le groupe américain Orion, ont immédiatement proposé au tribunal de prendre le contrôle de l'entreprise et de relancer le projet de plus d'un milliard de dollars visant à aménager une mine de fer à Chibougamau et une fonderie de ferrovanadium au Saguenay.
Pour l'ancien président-directeur généralPDG de BlackRock, Jean Rainville, il s'agit d'une situation inacceptable. Ça semblait bien se passer, alors pourquoi tout à coup, au lieu de nous envoyer un message comme quoi il y avait peut être un problème, on décide de continuer sans nous?, a-t-il déploré.
Le groupe d'actionnaires qu'il préside et une société de Hong Kong, Winner World Holdings Limited, ont déposé une requête devant la cour pour bloquer ce qu'il qualifie de tentative abusive de prise de contrôle.
Ils accusent Investissement Québec et Orion d'utiliser la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagniesLACC afin de déposséder les actionnaires tout juste au moment où l'aménagement de la mine pourrait commencer.
« Ça pourrait laisser des traces, il nous semble, pour la réputation et la crédibilité du secteur minier au niveau des investissements internationaux. Tout le monde se retourne actuellement pour regarder la suite des événements. »
Winner World et le groupe de Jean Rainville demandent donc à la Cour supérieure de suspendre le processus de restructuration financière et d'exiger une assemblée des actionnaires avant que Métaux BlackRock ne retourne devant les tribunaux.
Ils indiquent qu'en plus d'Investissement Québec et d'Orion, un important fonds de retraite serait prêt à injecter 200 millions de dollars dans la mine. Ils précisent dans leur requête que le gouvernement fédéral pourrait avancer 100 millions de dollars dans ce projet.