Bardo, le nouveau film d’Alejandro G. Iñárritu, entre rêve et réalité
Radio-Canada
Présenté en première mondiale à la Mostra de Venise en septembre dernier, le nouveau film d’Alejandro G. Iñárritu fera l’objet d’une sortie limitée en salle ce mois-ci en Amérique du Nord, avant de débarquer sur Netflix le 16 décembre.
Ce film en partie autobiographique, qui joue avec la mince ligne qui parfois sépare les rêves de la réalité, parsemé de scènes oniriques invitant à entrer dans le labyrinthe de la mémoire, marque le retour au grand écran du cinéaste mexicain acclamé, après six ans d’absence.
En remportant l’Oscar du meilleur réalisateur deux années de suite – en 2015 pour Birdman et en 2016 pour Le revenant – Alejandro G. Iñárritu est devenu l’un des trois seuls cinéastes à avoir réussi cet exploit. Et le premier du groupe à être né à l’extérieur des États-Unis (les autres sont John Ford et Joseph L. Mankiewicz).
Originaire de Mexico, le réalisateur de 59 ans a ces derniers temps pris une pause d’Hollywood, où il a créé la majeure partie de son œuvre cinématographique. Avec Bardo, il a réalisé un premier film dans sa ville natale depuis son tout premier long métrage, Amours chiennes, sorti en 2000.
J'avais besoin de trouver un peu de paix et d'ordre dans les choses qui se manifestaient émotionnellement en moi, a déclaré Alejandro G. Iñárritu en entrevue à l’Associated Press.
Le fait de tourner au Mexique était une conséquence du processus que j'ai traversé; ce n'était pas la destination, a-t-il ajouté.
Le résultat, Bardo, fausse chronique de quelques vérités, est un voyage surréaliste dans l'inconscient d'un journaliste et réalisateur de documentaires. Ce dernier, Silverio Gacho, a quitté Mexico avec sa famille il y a une vingtaine d'années pour Los Angeles, où il a rencontré un franc succès professionnel.
Alors qu'il essaie d'écrire un discours pour accepter un grand honneur dans son pays d'adoption, il se retrouve paralysé par le poids de l’existence, de l'histoire du Mexique à ses propres angoisses artistiques.
On retrouve de nombreux parallèles avec la vie d’Alejandro G. Iñárritu dans l’histoire de Silverio. Les deux ont quitté le Mexique il y a 21 ans, et sont devenus des sommités dans leurs disciplines à Los Angeles.