
Banlieues françaises : « Ils ne s’occupent pas de nous »
Radio-Canada
AULNAY-SOUS-BOIS, France – Sur le bord de la rue, la carcasse d’une remorqueuse est l’un des vestiges des violences qui ont secoué Aulnay-sous-Bois la semaine dernière.
Comme dans d’autres banlieues parisiennes, des émeutes y ont rapidement éclaté après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, à une trentaine de kilomètres de là.
Je n’ai jamais vu ça, et pourtant ça fait 27 ans que j’habite ici, explique Bineta Marenga, résidente du quartier, pour parler de l’intensité des violences dans cette ville qui avait pourtant été le théâtre d’émeutes importantes en 2005.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrant un camion en train d'être volé puis incendié à Aulnay-sous-Bois ont largement circulé.
Les réseaux sociaux accélèrent les regroupements, constate Awa N’Diaye, une autre résidente du quartier, qui croit que, dans certains cas, ces événements sont davantage devenus un défi pour certains participants.
« Je ne vois pas la révolte dans le fait de brûler notre lieu d’habitation, de détruire ce qui nous appartient. [...] Là, ça nous colle une étiquette de plus. »
Avec Bineta Marega et d’autres femmes du quartier, Awa N’Diaye a donc participé à une marche visant à dénoncer les débordements et à tenter de raisonner les émeutiers.
On comprend, mais ce n’est pas de cette façon-là qu’il faut manifester la colère, lance Bineta Marenga, qui dirige l’association communautaire La Calebasse aulnaysienne.
Si les tensions sont retombées dans les rues d’Aulnay-sous-Bois, la conversation est loin d’être terminée.
