
Avec ses antennes en place, l’observatoire NOEMA promet de nouvelles observations
Radio-Canada
Avec ses douze antennes en place, le plus puissant radiotélescope millimétrique de l'hémisphère Nord, juché sur un haut plateau des Alpes françaises, promet des découvertes allant de la composition de comètes proches jusqu'aux origines de la vie dans l'Univers.
Tout visiteur de l'observatoire NOEMA (pour Northern extended millimeter array) termine à pied et à 2550 mètres d'altitude le trajet qui débouche sur un alignement de coupoles scintillantes au soleil, dans un décor minéral parsemé de rares touffes d'herbe et encore vierge de neige.
L'installation a déjà permis des avancées considérables en astronomie, comme la vision des cœurs de galaxies, explique, dans le petit vent glacé qui balaie le plateau de Bure (Hautes-Alpes), Frédéric Geth, astronome et directeur adjoint de l'Institut de radioastronomie millimétrique (IRAM).
Créé en 1979 à l'initiative de l'Institut allemand Max Planck et du Centre national de la recherche scientifique français (CNRS), l'IRAM a été rejoint ensuite par l'Institut géographique national espagnol (IGN). Son fleuron a longtemps été le grand radiotélescope de Pico Veleta, en Espagne, avec sa coupole de 30 mètres de diamètre.
La taille compte en radioastronomie millimétrique pour capter les signaux d'ondes électromagnétiques extrêmement faibles. Une galaxie, par exemple, émet ces ondes dans des fréquences allant des rayons X, les plus énergétiques, en passant par la lumière visible, jusqu'aux ondes radio, les plus faibles en énergie (millimétriques et centimétriques).
Les ondes radio sont celles de l'Univers froid, c'est-à-dire tout sauf les étoiles, et c'est le royaume de NOEMA.
Les coupoles en aluminium de Bure ne font que 15 mètres de diamètre, mais leur pouvoir de résolution réside d'une part dans leur nombre, passé de six en 2014 à douze cette année, et, d'autre part, dans leur configuration.
Mobiles, malgré leurs 120 tonnes chacune, elles sont disposées sur deux voies formant un T.
C'est l'astuce de la technique d'observation par interférométrie : elle consiste à pointer exactement au même moment un même objet dans l'espace avec plusieurs coupoles, qui forment une coupole virtuelle aussi grande que la distance séparant les plus éloignées l'une de l'autre.
