Aux T.N.-O. et au Nunavut, l’heure est à l’adaptation face à la chaleur exceptionnelle
Radio-Canada
Plusieurs communautés des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut ont battu des records de températures en mai, et l’impact de cette hausse se fait ressentir chez ceux qui dépendent du territoire pour leur subsistance.
Les conditions météorologiques du printemps sont inquiétantes, selon la météorologiste d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) Terri Lang.
Dans les communautés où ECCC prélève des données sur la température, le mois de mai a été le plus chaud jamais enregistré pour les communautés d’Arviat, de Baker Lake et de Rankin Inlet, au Nunavut, et de Fort Liard, de Fort Simpson et de Yellowknife, aux T.N.-O.
À Fort Liard, la période de mars à mai a été la plus sèche jamais enregistrée. Terri Lang attribue ce phénomène à une crête de haute pression qui est restée en place en mai. Mais cela n'explique pas le début du printemps qui était plus chaud que la moyenne, dit-elle, ajoutant que la seule cause plausible de ce phénomène, ce sont les changements climatiques.
Terri Lang dit que c’est incroyable de voir à quel point le réchauffement dans le Nord se démarque par rapport aux autres régions du pays. À Arviat et à Baker Lake, au Nunavut, ainsi qu’à Yellowknife, il a fait 7 degrés Celsius de plus en mai que par rapport aux moyennes enregistrées. À Rankin Inlet et à Fort Simpson, cette différence était de 6 degrés Celsius, et de 4 degrés Celsius à Fort Liard.
Le temps chaud et sec a des conséquences pour les personnes qui dépendent de la terre pour leur subsistance. À Délı̨nę, aux T.N.-O., les membres de la communauté consultent les aînés sur les conditions de la glace sur le Grand lac de l’Ours avant d’aller à la chasse. Mais ces conditions changent tellement rapidement que ces conseils sont plus difficiles à donner.
Leroy Andre, un résident de Délı̨nę, dit qu’à la mi-mai la glace sur le lac fondait plus rapidement que la normale et que le niveau de l’eau était inférieur d’au moins 30 centimètres. On voit des roches que nous n’avons jamais vues avant, et différentes choses sur les rives, dit Leroy Andre, ajoutant que les aînés ont recommandé d’éviter de s'aventurer sur le lac.
« Nos aînés et ceux qui vont sur le territoire disent que cela devient imprévisible [...] et qu'il ne faut donc pas essayer de faire quelque chose qui pourrait être trop dangereux. »
M. Andre aimerait que l'environnement soit davantage une priorité, pour déterminer les causes de ces changements et les solutions disponibles, car cela devient inquiétant .