Autisme : un rapport demande un diagnostic précoce chez les enfants
Radio-Canada
Les enfants de l’Ontario ne devraient pas attendre aussi longtemps pour un diagnostic d’autisme, selon un nouveau rapport qui souligne qu’une détection précoce peut entraîner de meilleurs résultats.
Les auteurs de cette étude espèrent que le document contribuera à réduire certains de ces délais d’attente.
L'instigatrice de cette étude, la Dre Melanie Penner, chercheuse clinicienne et pédiatre du développement à l'Hôpital de réadaptation pour enfants Holland Bloorview de Toronto, explique que les enfants qui présentent des signes d'autisme peuvent attendre plusieurs mois, voire des années, avant d’être officiellement diagnostiqués.
Selon elle, ces délais peuvent avoir un impact négatif sur les enfants concernés. Nous savons que les premières années sont vraiment importantes pour le développement du cerveau. C'est une période vraiment importante pour l'apprentissage des compétences de communication, de l'interaction sociale et du jeu.
La Dre Penner pense que c’est au cours de ces années qu’il faut vraiment donner aux enfants un accès à cette instruction spécialisée qui peut les aider dans certains de ces domaines.
Le rapport révèle par ailleurs que les pédiatres généralistes sont capables de diagnostiquer avec précision l'autisme chez les enfants, 90 % du temps. Dans ce cas, après le diagnostic du pédiatre, les enfants sont généralement dirigés vers un spécialiste, raconte Melanie Penner qui précise qu’il y a des retards dans ces évaluations parce que le nombre de spécialistes dans la province est relativement faible.
Selon les conclusions du rapport, dans de nombreux cas, le diagnostic d'un pédiatre devrait être suffisant pour commencer un traitement chez les enfants, plutôt que d'attendre des mois ou des années pour obtenir un deuxième avis.
Pour mener cette enquête, l'équipe de la Dre Penner a recruté 17 pédiatres généralistes de partout en Ontario. Ces médecins ont évalué 106 enfants de moins de 5 ans et demi qui présentaient des problèmes de développement, mais qui n'avaient pas reçu de diagnostic officiel. En quatre semaines, le même groupe d'enfants a été évalué de manière indépendante par une équipe de spécialistes de l'autisme. Les résultats ont été comparés pour parvenir aux conclusions finales.
Cependant, [...] si un pédiatre ou un autre médecin ne pense pas que l'autisme est présent, nous voulons qu'il soit un peu prudent dans son jugement, exhorte Melanie Penner.