
Au moins la moitié des glaciers disparaîtront d’ici 2100, selon des scientifiques
Radio-Canada
Près de la moitié des glaciers dans le monde sont condamnés à disparaître d’ici la fin du 21e siècle, et ce, même si le réchauffement climatique est limité à 1,5 °C, avance une étude publiée jeudi dans le journal scientifique Science. Cette limite pourrait toutefois être largement dépassée en fonction de l’augmentation moyenne mondiale des températures, qui est elle-même liée à la production de gaz à effet de serre (GES), disent les chercheurs.
Chaque degré de température compte, c'est-à-dire que, collectivement, si nous pouvons agir ensemble et réduire nos émissions de gaz à effet de serre, beaucoup de ces glaciers auront une chance de s'en sortir, affirme Brian Menounos, coauteur de l’étude, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l'évolution des glaciers et professeur à l’Université du Nord de la Colombie-Britannique.
En effet selon l'étude un réchauffement de 4 °C entrainerait la disparition de plus de 90 %, voire près de 100 %, des glaciers dans certaines régions comme l'Europe centrale ou l'ouest du Canada, affirme l’auteur principal David Rounce, professeur adjoint au département d'ingénierie civile et environnementale de l’Université Carnegie Mellon. Un différence énorme en comparaison du scénario de 1,5 °C.
Le groupe de scientifiques internationaux a modélisé ces changements en utilisant les plus récents scénarios d'émission du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) avec, entre autres, les données de 215 000 images satellites. Un super ordinateur de l’institut Hakai a ensuite combiné ces informations afin de prédire de manière plus précise la fonte des glaciers en fonction du réchauffement climatique.
L’étude explique que la plupart des glaciers voués à disparaître sont de petite taille, mais leur disparition aurait des conséquences sur le niveau des océans, les ressources en eau et les désastres naturels.
Dans l’Ouest canadien, les glaciers ont une importance capitale pour les écosystèmes aquatiques.
Nous avons eu, l'automne dernier dans l'ouest du Canada, des conditions chaudes et sèches. Certains bassins versants avaient des débits très faibles et très différents de beaucoup des bassins versants qui bénéficient quant à eux de l’apport des glaciers. Ces glaciers complétaient en fait une grande partie de ces cours d'eau, raconte le professeur Brian Menounos.
Malgré les engagements des 191 nations signataires des accords de Paris, la planète pourrait faire face à un réchauffement de 2,7 °C d’ici 2100 (Nouvelle fenêtre), ce qui provoquerait une plus grande élévation du niveau de la mer de 115 mm et la perte de 68 % du nombre de glaciers.
« L'un des aspects les plus tristes de la recherche c’est que nous pouvons voir l'inaction de chacun d'entre nous, nous utilisons tous du carbone, y compris moi-même, nous devons tous collectivement nous éloigner des combustibles fossiles. »
