Attaque de navires en Crimée : Moscou blâme Londres et évoque l’implication d’Ottawa
Radio-Canada
Certains des drones aériens et maritimes qui auraient été utilisés pour attaquer la flotte russe dans la baie de Sébastopol samedi auraient été équipés de systèmes de navigation canadiens, selon Moscou. La Défense canadienne refuse de commenter ce qui est considéré par l’Occident comme de la propagande russe.
Samedi matin vers 4 h 20, heure locale, les habitants de Sébastopol, dans le sud-ouest de la Crimée, ont été réveillés par des explosions dont l’ampleur reste pour l’instant incertaine.
Si la Russie affirme qu’un dragueur de mines (le Ivan Golubets) a subi des dommages mineurs, des analyses et des vidéos qui circulent sur les médias sociaux laissent entendre que les dégâts seraient plus graves que ceux annoncés par les autorités russes. En outre, la frégate Amiral Makarov, un gros navire de la flotte russe, aurait elle aussi été touchée, mais dans une moindre mesure.
Selon le ministère de la Défense russe, l’attaque a impliqué neuf drones aériens et sept drones marins. La plupart ont été détruits avant de toucher leur cible.
Le ministère a déclaré dans un communiqué de presse que, d'après ses analyses, les drones étaient équipés de modules de navigation de fabrication canadienne et qu'ils avaient été lancés depuis la côte près d'Odessa avec l’appui d’experts militaires britanniques.
Le ministère de la Défense du Canada n’a pas voulu commenter ces allégations et a renvoyé à une page web où se trouve la liste complète de l’équipement fourni par le Canada à l’Ukraine (Nouvelle fenêtre). Cela inclut notamment la fourniture de caméras pour les drones.
De son côté, la Défense britannique a réagi en dénonçant de fausses informations destinées à détourner l'attention de [la] gestion désastreuse [des autorités russes] dans l'invasion illégale de l'Ukraine. La Russie a dénoncé samedi « la participation d'experts britanniques » dans l'attaque de ses navires.
Moscou a aussi accusé Londres d'être impliqué dans les explosions qui, en septembre, ont endommagé les gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 dans la mer Baltique et a promis de soumettre la question au Conseil de sécurité de l'ONU.
Le communiqué de presse russe précise qu'un des drones semblait avoir été tiré depuis le corridor de sécurité établi cet été pour favoriser le transport maritime des céréales, ce qui pourrait indiquer que cet engin a été lancé initialement à partir d'un navire civil affrété par Kiev ou par ses patrons occidentaux.