Après les fonctionnaires, d’autres syndiqués pourraient s’entendre avec l’Alberta
Radio-Canada
Les membres du Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE) ont voté hier en faveur d'une nouvelle convention collective avec le gouvernement de l'Alberta. Cela pourrait signifier une plus grande ouverture du gouvernement pour les différents syndicats de la province encore en négociation.
Selon le professeur agrégé à l’Université MacEwan, Charles Keim, un accord comme celui-là peut avoir un certain écho. Ce que ça l’envoie comme message, c’est que c’est un gouvernement qui est prêt à négocier. Car, ils sont arrivés à un accord, explique-t-il.
Pour la professeure agrégée de l’Université de Mount Royal, Lori Williams, certaines questions demeurent toutefois en suspens pour les négociations avec les autres syndicats albertains. Il ne semble pas y avoir d'approche vraiment cohérente ou fiable de la part de ce gouvernement. Cette incertitude pourrait en fait rendre certains membres de ces syndicats moins enclins à signer les accords, a-t-elle déclaré.
Elle rappelle que certaines négociations ont été difficiles par le passé et que les syndicats ne doivent pas nécessairement s’attendre à des pourparlers plus faciles.
« Ce problème de confiance brisée [entre le gouvernement et les syndiqués] obscurcit les négociations de manière significative. Il est peu probable que cela disparaisse. »
D’ailleurs, selon le président du Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta, Guy Smith, l’exercice avec le gouvernement a été laborieux. Cette session de négociation a été la plus difficile à laquelle nous ayons été confrontés depuis de nombreuses années, a-t-il déclaré lundi.
Selon Charles Keim, les prochaines négociations dépendent en partie de l’économie. Cela dépend un peu du prix du pétrole. Il est beaucoup plus difficile de jouer la carte de la fermeté si le prix du pétrole augmente et que notre situation budgétaire est moins grave , souligne-t-il.
« Si la situation fiscale est catastrophique, vous pouvez vous adresser aux syndicats et leur dire : "écoutez, il n'y a pas d'argent, ce sont des temps exceptionnels". »
D’après les deux professeurs, cet accord pourrait aussi s’inscrire dans un changement de ton à l’approche des élections. Donc, s'ils peuvent régler ces différends, je pense qu'ils espèrent que les gens oublieront le traitement qu'ils ont réservé à ces travailleurs jusqu'à présent, a expliqué Lori Williams. Pour Charles Keim, un gouvernement qui a éprouvé certaines difficultés tend généralement à adoucir son discours pour les élections.