
Anticonfinement : trois infirmières intentent une poursuite en diffamation
Radio-Canada
Trois infirmières de l'Ontario qui ont fait l'objet de mesures disciplinaires pour leurs prises de position sur la pandémie poursuivent l'Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) et un média de la Colombie-Britannique. Elles réclament un million de dollars pour diffamation.
Kristen Nagle, de London, Kristal Pitter, de Tillsonburg, et Sara Choujounian, de Toronto, ont fait l'objet d'une enquête de l'Ordre des infirmières et infirmiers de l'Ontario (OIIO) pour avoir partagé leurs opinions controversées sur la pandémie dans les médias sociaux.
Les trois infirmières ont le droit d'exercer leur profession en Ontario sans restriction.
Mme Pitter, infirmière praticienne et ancienne inspectrice des foyers pour aînés pour le ministère des Soins de longue durée de l'Ontario, a été mise en garde par l'Ordre des infirmières et infirmiers de l'OntarioOIIO, tout comme Mme Nagle, contre la diffusion de fausses informations sur les médias sociaux au sujet de la pandémie.
Mme Nagle, ancienne infirmière en soins intensifs néonatals au London Health Sciences Centre, a été licenciée en janvier dernier après avoir été accusée par les forces de l'ordre de ne pas avoir respecté les restrictions sanitaires en novembre 2020. Elle a été accusée à nouveau en avril 2021.
Mme Choujounian, ancienne infirmière auxiliaire dans une agence de soins à domicile de Toronto, fera l'objet d'une audience disciplinaire de l'Ordre des infirmières et infirmiers de l'OntarioOIIO en juin prochain pour faute professionnelle liée à une douzaine de messages publiés sur les médias sociaux au sujet de la pandémie, notamment des affirmations selon lesquelles les masques chirurgicaux augmentent le risque de cancer, la pandémie de COVID-19 est un canular et les vaccins contre la COVID-19 sont dangereux.
Mmes Nagle et Choujounian ont également fait l'objet d'une enquête de l'organisme de réglementation des soins infirmiers de l'Ontario lorsqu’elles se sont rendues à Washington le jour de la prise d’assaut du Capitole américain, le 6 janvier. Elles y rejoignaient des membres des groupes Canadian Frontline Nurses (CFN) et Global Frontline Nurses, selon l’Ordre des infirmières et infirmiers de l'OntarioOIIO. Le Canadian Frontline NursesCFN a été créé pour donner du pouvoir aux travailleurs de la santé qui ne sont pas d'accord avec les mesures de confinement, selon sa page Facebook.
La poursuite allègue que les déclarations diffamatoires à l'encontre des plaignantes ont été faites par chaque organisation séparément en septembre 2021, dans un contexte de manifestations anti-confinement qui visaient les hôpitaux du Canada.
L'article de l'Association des infirmières et infirmiers du CanadaAIIC ne mentionnait pas les infirmières par leur nom. Or, la poursuite prétend que l'organisation a fait des déclarations diffamatoires au sujet de Mmes Pitter, Nagle et Choujounian sur son site Web le 9 septembre 2021, dans un article d'opinion anonyme intitulé Enough is enough : professional nurses stand for science-based health care [Assez, c’est assez : les infirmières professionnelles défendent les soins de santé basés sur la science, traduction libre].
