Annonce « astronomique majeure » jeudi
Radio-Canada
L’Observatoire européen austral (ESO), la Fondation nationale pour la science américaine et leurs partenaires ont convié les médias ce jeudi 12 mai pour dévoiler les derniers résultats « révolutionnaires » obtenus par l’initiative EHT (télescope Horizon des événements). Ce réseau de huit télescopes terrestres situés un peu partout dans le monde forme l'équivalent virtuel d'un radiotélescope de plusieurs milliers de kilomètres de diamètre.
Les astres semblent alignés pour qu’on présente à l’humanité la toute première photographie de Sagittaire A*, le trou noir situé au centre de la Voie lactée, mais il ne faut cependant pas s’emballer trop vite. La dernière fois que la rumeur céleste avait couru, en 2019, l’ESO et ses partenaires avaient plutôt présenté l'image du trou noir au centre de la galaxie Messier 87.
Cette annonce n’en était pas moins historique, puisqu’il s’agissait de la toute première photo d'un trou noir, un des objets les plus mystérieux de l'Univers.
L’astrophysicien Olivier Hernandez, directeur du Planétarium Rio Tinto Alcan, pense que cette fois sera la bonne. Peut-être qu'ils vont nous annoncer qu'ils ne sont pas parvenus à le voir, mais ça m'étonnerait, affirme-t-il avec humour.
M. Hernandez pense qu’une image de Sagittaire A* sera probablement semblable à celle de Messier 87, mais elle pourrait aussi surprendre.
« En fonction de l’angle sous lequel on observe un trou noir, le contour peut prendre plusieurs formes. Il pourrait prendre la forme d'un anneau, comme c’est le cas pour M87, mais il pourrait aussi prendre une forme un peu plus bizarroïde. […] Ce qui est intéressant, c’est de savoir sous quel angle on le regarde. »
Si la nouvelle se confirme, les astrophysiciens auront donc réussi à montrer la silhouette de Sagittaire A*, ce qui confirmera que l'objet au centre de notre galaxie est bien un trou noir, une région de l'espace dont le champ gravitationnel est si intense qu'il empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s'en échapper.
Cette silhouette correspond à l'horizon des événements qui marque la limite immatérielle de l'entrée dans le trou noir. Ce qu'on va voir, c'est le disque d'accrétion, c'est-à-dire le gaz qui est chauffé et qui commence à tomber vers le trou noir, affirme l’astrophysicien.
Ce contour du trou noir est considéré comme l’un des endroits les plus violents de l'Univers, et le point de non-retour au-delà duquel tout – c’est-à-dire les étoiles, planètes, gaz, poussière et toute forme de rayonnement électromagnétique, y compris la lumière – serait irréversiblement aspiré.