Algérie : des élections locales pour sceller le « changement » de l’après-Bouteflika
Radio-Canada
Plus de 8 millions d'Algériens ont voté samedi pour choisir leurs élus communaux et départementaux, soit environ 35 % des électeurs, une participation plus forte qu'aux précédents scrutins, pour des élections devant permettre, aux yeux du pouvoir, de tourner la page de l'ère de l'ex-président Bouteflika.
Après avoir voté, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié ces scrutins de dernière étape pour l'édification d'un État moderne, promettant de bâtir un État économiquement fort dans un cadre de démocratie et liberté du citoyen.
Le dépouillement des bulletins a débuté dans le pays, juste après la fermeture des bureaux de vote à 20 h. Il faudra néanmoins attendre plusieurs jours avant de connaître les résultats des scrutins, selon l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIEAutorité nationale indépendante des élections).
Le taux de participation a été de 35,97 % pour les élections municipales, donc 8 517 919 électeurs ont voté, a annoncé le président de l'ANIEAutorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, ajoutant que pour les départementales, il y a eu 8 145 226 votants, ce qui fait un taux de 34,39 %.
Avec plus de 8 millions de votants sur 23 millions d'inscrits, l'affluence a atteint en moyenne 35 %, soit 12 points de plus qu'au dernier scrutin, les législatives de juin, où l'abstention avait été record.
Les trois semaines de campagne avaient été ternes, avec des candidats peu actifs pour convaincre les électeurs, mis à part des affiches et quelques rassemblements.
Au total, 115 230 candidats étaient en lice dans les 1541 communes, et ils étaient 18 910 postulants à se disputer les sièges départementaux dans 58 préfectures. Les femmes ne représentaient que 15 % de l'ensemble des candidatures.
« Veux-tu le changement?, L'édification institutionnelle? Signe et appose ton empreinte » : c'était le slogan officiel du double scrutin.
Un mot d'ordre critiqué par le politologue Mohamed Hennad, qui aurait préféré un débat sur les valeurs de la citoyenneté. Pour cet ancien professeur en sciences politiques, le pouvoir s'entête à imposer sa volonté en dépit des résultats déshonorants enregistrés lors des précédents scrutins.