Activision : 40 membres du personnel limogés pour comportements sexuels inappropriés
Radio-Canada
Une quarantaine de personnes employées par le géant américain des jeux vidéo Activision Blizzard ont été licenciées et 40 autres ont fait l'objet de mesures disciplinaires depuis juillet en raison de comportements sexuels inappropriés, affirme lundi le Wall Street Journal.
Selon le quotidien, qui s'est entretenu avec des sources proches du dossier, environ 700 signalements ont été enregistrés par l'entreprise lors des sept derniers mois pour des affaires d'agression, de harcèlement ou d'abus sexuels. Certains incidents ayant fait l'objet de plusieurs signalements.
La liste des actions prises par Activision devait être publiée avant les Fêtes de fin d'année, précise le Wall Street Journal, mais le dirigeant de l’entreprise, Bobby Kotick, s'y serait opposé de crainte qu'elle n'amplifie les déboires du groupe, déjà dans le collimateur des autorités américaines.
Une allégation rejetée par Activision. Une mise au point temporaire à l'attention de notre personnel est toujours en cours d'élaboration et l'entreprise affirme son engagement à continuer à fournir des mises à jour régulières sur la situation, indique le communiqué, cité par le Wall Street journal.
Fin juillet 2021, une agence de l'État de Californie, où se situe le siège d'Activision, a déposé une plainte auprès d'un tribunal civil de Los Angeles, reprochant à l'éditeur de Call of Duty, World of Warcraft et Candy Crush d'avoir favorisé le développement d'une culture sexiste et de n'avoir rien fait pour y remédier.
En septembre, la Securities and Exchange Commission, l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, a lancé une enquête pour déterminer si le groupe avait suffisamment été transparent sur les accusations de harcèlement et de discrimination dont il fait l'objet.
Deux mois plus tard, le Wall Street Journal révélait que M. Kotick, accusé par des membres du personnel d'avoir cherché à étouffer plusieurs affaires, dont des accusations de viol, envisageait de démissionner s'il ne parvenait pas à régler les problèmes auxquels Activision fait face.
Une pétition, signée par près de 20 % des 9500 membres du personnel de l'entreprise, réclame le départ de M. Kotick, aux commandes depuis 1991.
Face aux multiples allégations, l'éditeur s'est séparé d'un de ses dirigeants, mentionné dans la plainte californienne, et a passé un accord en septembre pour mettre fin à d'autres poursuites d'une agence fédérale américaine pour harcèlement sexuel, discrimination sexuelle et représailles.