
Accueillir 6 millions de migrants vénézuéliens : un défi régional
Radio-Canada
C'est une des pires catastrophes humanitaires de la planète : plus de 6 millions de Vénézuéliens ont abandonné leur patrie, chassés non pas par la guerre, mais par l’effondrement de leur pays. Autrefois considéré comme l’un des États les plus prospères de la région grâce à son pétrole, le riche Venezuela a sombré dans la misère, entraînant avec lui ses habitants.
Pour fuir la pauvreté, 20 % de la population du pays est ainsi partie sur la route de l’exil. L’Organisation des États américains (OEA) estime que les migrants vénézuéliens pourraient atteindre 7 millions en 2022 si les frontières, fermées à cause de la pandémie, étaient rouvertes.
Ce sont les pays de la région qui portent le plus lourd fardeau. La Colombie et le Pérou accueillent à eux seuls plus de la moitié des exilés.
Pris de court au départ, les pays d’accueil ont adapté leur réponse au fil des ans, épaulés par les organismes internationaux. Au-delà des besoins de base, il s’agit maintenant de permettre à ces millions de personnes de refaire leur vie.
L’Amérique latine n’avait jamais affronté un déplacement de cette ampleur, explique Olga Sarrado, porte-parole régionale du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Les systèmes d’asile n’étaient pas prêts à y faire face.
Près de la moitié des migrants vénézuéliens n’ont pas de statut légal dans les pays où ils se trouvent. Ils sont en conséquence vulnérables à toutes sortes d’abus, notamment de la part des employeurs.
Leur fournir une reconnaissance légale devrait être une priorité pour les pays récepteurs, soutient Olga Sarrado.
« Ce qui protège les réfugiés et les migrants, c’est d’avoir accès aux services de base, soit la santé, l’éducation et l’emploi, pour pouvoir recommencer leur vie dignement. »
C’est un changement majeur pour ces pays, qui doivent repenser toute leur architecture institutionnelle, explique Diego Chaves-Gonzalez, responsable de l’initiative Amérique latine et Caraïbes au Migration Policy Institute, à Washington.
