Accès à la propriété : Ottawa doit-il retourner à la table à dessin?
Radio-Canada
Chaque semaine amène son lot de données confirmant que le secteur immobilier est en surchauffe généralisée, pour ne pas dire en folie.
Rien pour faire baisser la pression sur le gouvernement Trudeau qui, en route vers le prochain budget, devra mener à bien ses promesses visant à faciliter l’accès à la propriété, un enjeu clé des deux dernières campagnes électorales.
Peu d’analyses étoffées ont permis jusqu’ici d’offrir un portrait ventilé du rôle des différents types d’acheteurs immobiliers dans cette trajectoire qu’emprunte le marché canadien. La Banque du Canada s’est livrée à l’exercice.
Quelle est la part des transactions réalisées par ces investisseurs qui choisissent l’immobilier comme placement avant tout? Qu’en est-il vraiment de la place qu'arrivent à se tailler les premiers acheteurs dans un contexte interminable de flambée des prix? Ces questions ne sont pas anodines alors que les libéraux promettent depuis leur tout premier mandat d’aider plus de Canadiens à devenir propriétaires.
Les experts de la banque centrale ont donc calculé la part des achats financés au moyen d’un prêt hypothécaire. On peut ainsi en mesurer l’évolution au fil des ans.
L’analyse démontre à quel point ceux et celles qui veulent accéder à la propriété sont de plus en plus évincés du marché par les investisseurs et les acheteurs déjà propriétaires. La part des acheteurs d'une première maison baisse continuellement depuis 2015. Ce déclin s’est accentué depuis le début de la pandémie pour atteindre un nouveau plancher l'an dernier.
Actuellement, un peu plus d'un cinquième de tous les achats de maisons au Canada sont effectués par des investisseurs, écrivent les auteurs Mikael Khan et Yang Xu.
Le phénomène n’épargne plus aucune région urbaine. Par exemple, les investisseurs ont à eux seuls mis la main sur 25 % des maisons vendues en 2021 dans la région d’Ottawa-Gatineau.
L’analyse pourrait même avoir sous-évalué leur présence sur le marché parce qu’elle ne tient pas compte des transactions payées en espèces et qu’elle n’a comptabilisé que les acheteurs étrangers ayant obtenu un prêt hypothécaire au Canada.
