
50 ans de création pour André-Philippe Côté
Radio-Canada
On connaît bien le caricaturiste du quotidien Le Soleil. Depuis 1997, près de 10 000 de ses caricatures ont été publiées. Plus récemment, en 2015, l’artiste dévoilait au grand public ses œuvres peintes qui s’avèrent remplies d’humanité. Jusqu’au 23 décembre, la galerie Alexandre Motulsky-Falardeau nous propose de découvrir une exposition rétrospective dédiée à Côté. Soixante œuvres choisies dressent le portrait d’une production toujours active s’étalant sur 50 ans.
Depuis que j’ai l’âge de tenir un crayon, ç'a pris toute la place. Tout le temps. Toute ma vie, je n’avais qu’une passion. À cette époque-là, je dessinais chez moi, je voulais gagner ma vie avec le dessin. Pour moi, il n’y avait pas de plan B.
C’est de la science-fiction. Je dessinais, j’étais rendu à je ne sais pas quel âge, et je me disais : Est-ce que je vais devenir un artiste maudit ou à un moment donné, je vais publier quelque part? Et là, j’ai vu qu’il y avait des magazines de science-fiction, au Québec. C’était eux autres qui fonctionnaient bien. Il y avait Solaris, Imagine, Pour ta belle gueule d’ahuri. Ils publiaient beaucoup de dessins. Donc, finalement par ce biais, je suis allé faire de la science-fiction.
Oui! C’était dans les années 80. Je faisais de la bande dessinée chez moi, mais Safarir, c’était vraiment la bouée. Tout à coup j’avais un revenu fixe; je publiais chaque mois. Ç'a duré 10 ans, et ç'a été une école absolument formidable. On m’envoyait les textes et des fois, on me demandait des choses incroyables à faire : Dessine-moi un éléphant dans un Cessna, qui boit une tasse de thé. Un éléphant, ça ne rentre pas dans un Cessna, et une tasse de thé, ça ne marche pas. Mais il fallait le faire pareil! [...] Ça, l’humour, ça m’a amené plus tard à la caricature.
En fait, c’est Antoine Tanguay, l’éditeur, qui a été la bougie d’allumage. J’étais à un mariage, et il est venu me voir. [...] Il m’a poussé. Finalement, j’ai dit : Bon, je vais exposer! Mais, c’est quelque chose que j’avais gardé un peu secret parce que je me disais, les gens vont dire : Ah! Il fait de la caricature, et tout à coup, il veut devenir peintre. Mais de la peinture, j’en fais depuis l’âge de 15 ans.
Moi, je crée des images. Ce qui m’intéresse d’abord, c’est vraiment les images. C’est ce qui me motive.
Bien, c’est ça, la figuration. Quand on dessine des personnages, ce n'est pas juste l’apparence. On veut communiquer quelque chose. Je le vois en caricature. Moi, je travaille beaucoup sur les émotions, ce que ressentent les personnages que je dessine. Des fois, c’est un trait dans le regard d’un personnage, et ce n’est plus du tout la même expression. C’est quelque chose qui me passionne, l’âme humaine à travers le dessin. C’est sûr que je reproduis ça en peinture dans certains tableaux.
Oui, l’oiseau comme forme, comme porteur de couleurs. Je ne suis pas un ornithologue. Je ne me promène pas avec ma caméra, mais je suis impressionné par la variété des couleurs, par la beauté. Et là, en les réunissant comme ça, j'arrive à faire des tableaux presque abstraits.
Ce ne sont pas des tableaux à thème. Je veux faire des images qui interpellent les gens, pour qu’ils regardent ça en cherchant à comprendre ce qui se passe. Parce que ce que moi, je veux dire, ce n’est pas tellement important. L’important, c’est que les gens vont le lire. L’important, c’est ce que ça va éveiller et ce que ça va refléter pour eux comme image.
