5 questions à Ricardo Trogi, réalisateur des Mecs
Le Journal de Montréal
Depuis deux saisons, Ricardo Trogi (La Maison-Bleue, Les Simone) donne vie aux textes de Jacques Davidts (Les Parent) et dépeint dans Les mecs les préoccupations d’hommes de 50 ans dans un monde en mouvance. Leurs vulnérabilités et des sujets actuels y sont abordés. Questions à un réalisateur qui a souvent exploré l’univers masculin et qui sait s’adapter.
On dit que le thème de l’adaptation domine cette deuxième saison des Mecs. En quel sens ?
Dans la première saison, on a installé un type, Simon (Alexis Martin), qui vient chambouler le quotidien de son chum, Christian (Christian Bégin), en allant vivre chez lui après sa rupture. Dès le début, ça ne fera pas son affaire. Dans la deuxième saison, Martin (Normand Daneau) s’ajoute. Christian va essayer de tout faire pour les influencer, pour qu’ils reprennent leur vie. Ça vient servir la comédie. Ajoutez à ça son fils, la blonde de son fils. C’est pas l’auberge espagnole, mais c’est un beau bordel ! Christian est colérique, mais il a un grand cœur. Et le confort de tout un chacun est mis à l’épreuve, c’est certain.
Quatre acteurs qui se retrouvent et qui jouent les colocs, est-ce que ça vient avec un peu d’indiscipline ?
C’est quatre christi de bons acteurs que j’ai ! Les gars se connaissent bien, mais contrairement à une gang de kid, l’âge nous rattrape et on déconne moins. Je te dirais que depuis une dizaine d’années, je demande à mes acteurs qu’ils soient capables de faire seulement une ou deux prises. Ce qu’on voit en ondes c’est souvent le résultat d’une première prise. On fait une répétition, le champ-contrechamp, une prise large. On est 100 % efficace, en mode compromis avec un objectif de qualité. Avec des piliers comme eux, je gagne du temps et je diminue mon stress !
On te connaît pour des œuvres bien personnelles, au cinéma notamment (1981, 1987 et 1991). Bien que tu ne sois pas le scénariste des Mecs, en quoi te sens-tu proche des personnages ?
C’est un projet auquel je m’associe facilement. J’ai leur âge ou presque. Je suis concerné par ce qu’ils vivent, sensible à la proposition. Je comprends la charge émotive quand on est à la croisée des chemins entre tes enfants qui ont le vent dans les voiles et tes parents qui ont des problèmes de santé. Ça me rentre dans le ventre. Je ne fais plus qu’y réfléchir, c’est du concret. Il y a une scène où Christian doit placer sa mère dans une aile plus surveillée de sa résidence parce qu’elle est Alzheimer. Ça m’a brisé le cœur. Mais tout ça sous le couvert de la comédie. Je suis content de la saveur de ce show-là.
Est-ce délicat de dépeindre les préoccupations d’hommes de 50 ans en ce moment ?
La série a été écrite en plein mouvement #metoo. Ce sont quatre gars qui sont un peu dépassés. Tu peux faire l’effort de jouer les gars de 24 ans comme Martin, mais à un moment donné tu te tannes d’essayer de suivre. On ne s’autocensure pas, mais il y a des changements qui s’opèrent. C’est pour le mieux. T’as beau vouloir être politically correct, quand tu rentres chez toi, tu n’as pas toujours assimilé le changement de vitesse. Avec Les mecs j’ai envie d’être avec quatre gars dans un vestiaire (de hockey). C’est atténué, mais c’est très actuel. Des fois, ils sont à côté de la track, mais c’est ben correct.
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