5 crises majeures dans l’œil d’Anthony Di Monte
Radio-Canada
À la fin du mois, le directeur général des Services de protection et d'urgence de la Ville d'Ottawa, Anthony Di Monte, tournera la page sur une longue carrière professionnelle empreinte de défis et d’événements qui resteront gravés dans les esprits. À l’aube d’une retraite bien méritée, il a accepté pour Radio-Canada de revenir sur les crises majeures qui ont marqué et façonné l’homme derrière l’uniforme.
Avant d'œuvrer au sein de la ville d’Ottawa, Anthony Di Monte a travaillé dans la métropole montréalaise à Urgences-santé Montréal, une société publique de services ambulanciers. Il était superviseur aux opérations quand il a été appelé à intervenir sur les lieux de la tuerie de l'École polytechnique de Montréal, le 6 décembre 1989. Ce jour-là, le tristement célèbre Marc Lépine est entré dans l’établissement et a ouvert le feu, tuant 14 femmes et blessant 13 autres personnes, avant de retourner son arme contre lui.
J’étais sur les lieux cette journée-là. [...] Comme tout le monde, je pense, on a perdu notre innocence.
En début d’opération, onde de choc pour les équipes d’interventions : le directeur des communications de la Ville de Montréal, un collègue de M. Di Monte, a appris que sa fille était parmi les victimes. La nouvelle lui est tombée dessus tout juste après une mêlée de presse.
Pour moi, la distance professionnelle n’était plus là. Soudainement il y avait un être humain qui venait de perdre sa fille. C’est quelqu’un que je connaissais, avec qui j’avais un lien. Ça a été très difficile, admet M. Di Monte.
Quelques années plus tard, Anthony Di Monte interviendra à la suite d’un autre massacre, celui de Concordia en 1992, quand un professeur est entré dans l’Université et a assassiné quatre collègues puis blessé une autre personne.
De Polytechnique à Concordia on a vu un changement énorme dans la profession préhospitalière et aussi au niveau policier. [...] À la polytechnique, les policiers restaient à l’extérieur et attendaient le Swat, et durant ce temps-là, la tuerie continuait. Déjà à Concordia, ça avait changé. Les policiers entraient à l’intérieur et on chassait le bandit, partage-t-il.