4500 élèves avec des besoins particuliers en plus dans les écoles de la C.-B.
Radio-Canada
Cette année, il y a plus de 82 700 élèves avec des besoins particuliers dans les écoles publiques et indépendantes de la Colombie-Britannique, soit presque 4500 de plus que l’an dernier, et ce, de la maternelle jusqu’au secondaire. Une hausse qui risque de mettre de la pression supplémentaire sur un système scolaire déjà en pénurie de personnel enseignant et de soutien.
Ce bond n’étonne pas Carly Christensen, professeure adjointe en éducation spécialisée à l’Université de la Colombie-Britannique : est-ce une augmentation de personnes qui ont un handicap? Non. C’est plutôt une augmentation du nombre de personnes qui ont maintenant droit à des services qui leur correspondent mieux à l’école.
Elle explique qu’il est important de se rappeler qu’historiquement il y avait un sous-diagnostic et une sous-représentation basés sur la classe, le genre, les personnes issues de la diversité et les Autochtones.
En Colombie-Britannique, nous avons un système éducatif inclusif, ce qui veut dire qu’on inclut les élèves avec des besoins particuliers d’apprentissage, précise-t-elle. Les élèves sont donc intégrés dans les classes avec les autres enfants et ils ont un enseignant titulaire. Cet enseignant, pour sa part, a accès à un éventail de spécialistes qui peuvent l’appuyer auprès des élèves, que ce soit des orthopédagogues, des psychologues ou encore des travailleurs sociaux.
Toutefois, la pénurie de personnel touche autant les enseignants que le personnel de soutien dans les établissements scolaires de la province.
Il y a des postes qui ne sont pas encore pourvus pour les spécialistes qui aideraient ces élèves-là, explique Stéphane Bélanger, président du Syndicat des enseignantes et enseignants du programme francophone de Colombie-Britannique. Sur les 44 postes affichés dans le réseau, il y en a 18 qui concernent du personnel spécialisé. À cet enjeu s’ajoute celui des spécialistes obligés de remplacer les enseignants absents, ce qui enlève des ressources aux élèves dans le besoin.
Le système en Colombie-Britannique ne répond pas aux besoins de tous les élèves. Tous les matins, je me levais et je pensais à tout ce que je devais faire, raconte Lukas, 14 ans, un élève ayant un trouble du spectre de l’autisme qui s’est lui-même retiré de l’école, dans la vallée de l’Okanagan, en février. Je me rendais à l’école et ça me frappait comme une tonne de brique.
Il aurait voulu recevoir davantage d’attention dans certaines matières qu'il trouvait plus difficiles et avoir un horaire un peu plus flexible qui lui aurait permis de prendre des pauses. Le jeune Lukas est maintenant de retour sur les bancs de l’école dans un établissement alternatif qui répond mieux à ses besoins, avec des classes plus petites et un plus grand contrôle sur ce qui lui est enseigné.
Sa mère, Suzanne Temple, reconnaît que les besoins de son fils n’étaient pas comblés à son ancienne école. De mon expérience, ce n’est pas que les responsables ne veulent pas offrir ce soutien, c’est qu’ils n’ont pas les ressources pour le fournir, se désole-t-elle.