11,5 millions de plants d’arbres jetés aux poubelles au Québec
Radio-Canada
Alors que les efforts de reboisement sont au cœur de la lutte aux changements climatiques à travers le monde, plus de 11,5 millions de plants d’arbres destinés aux forêts québécoises ont été détruits l’an dernier. Ironiquement, ce sont les conditions météo extrêmes qui ont forcé les pépinières à jeter ces plants qui ne répondaient pas aux critères du gouvernement.
Les pertes considérables, d’une valeur de 3,6 millions de dollars, représentent près de 9 % des arbres qui devaient être plantés dans la province.
Comme les plants sont produits à l’extérieur, ils sont soumis aux aléas météorologiques de plus en plus fréquents dans un contexte de changements climatiques, explique par courriel le ministère des Ressources naturelles et des Forêts. Des gels hâtifs à l’automne, un manque de neige, un épisode de redoux pendant l’hiver ou des gels tardifs au printemps peuvent être à l’origine de dégâts importants et significatifs sur les plants, ajoute-t-il.
Le ministère indique que la destruction de 83 % des arbres en 2022 était liée à des événements climatiques extrêmes.
Le président des producteurs de plants forestiers du Québec, Stéphane Boucher, confirme que depuis 10 ans, la météo donne de plus en plus de maux de tête aux pépiniéristes et aux entreprises sylvicoles. Il y a des reboiseurs qui n’ont pas eu leurs plants. Il y a des sites qui n’ont pas été reboisés, se désole-t-il.
Sa pépinière située à Saint-Ambroise, au Saguenay, a été une des deux plus affectées par les pertes au Québec avec 2 millions de plants sacrifiés.
Les dommages les plus importants sont survenus en Abitibi où les Serres coopératives de Guyenne ont dû supprimer 8 millions d’arbres.
Au total, 14 fois plus de plants qu’en 2021 ont été détruits dans la province.
C’est quand même assez spectaculaire, l’augmentation qu’on voit de perte de plants forestiers produits par nos pépiniéristes. Ça nous interpelle par rapport à l’adaptation aux changements climatiques qui doit se faire, a réagi le professeur en Éco-Conseil de l’UQAC, Jean-François Boucher, qui s’intéresse au rôle du boisement et du reboisement dans la lutte au réchauffement de la planète.