Éviter des milliers de tonnes de gaspillage alimentaire grâce à des applis
Radio-Canada
Des applications mobiles limitent le gaspillage alimentaire en redirigeant les tonnes de nourriture invendues des restaurants aux personnes dans le besoin. Mais des intervenants du domaine soulignent qu’il s’agit d’une solution temporaire à un problème plus large.
C’est une solution pour les refuges pour sans-abri, car ils n’ont plus à penser à fournir de la nourriture à leurs résidents pour un bon bout de temps, explique la bénévole Toks Bakinson.
Tous les mercredis, elle saute dans sa voiture pour livrer des pizzas surgelées invendues à un centre jeunesse de Calgary sur son heure de dîner. Elle peut remplir son coffre arrière d’environ 1500 $ en aliments qui n'ont pas trouvé d'acheteur, grâce à une application sur son téléphone.
Je pense que ce n'est qu'une solution de fortune , car ça donne une excuse aux entreprises pour gaspiller leur nourriture, fait-elle par contre savoir. Elles se disent : ‘'ça importe peu combien on en produit, on va l’offrir en donation.'’
Le mois dernier, 39 restaurants ont donné leur excès de nourriture à des charités grâce à l’application de la fondation sans but lucratif Leftovers (Nouvelle fenêtre). Une centaine d’autres épiciers ou traiteurs ont fait des donations du même genre grâce à l’application de Second Harvest (Nouvelle fenêtre) depuis septembre.
Second Harvest indique que la demande pour son application a explosé depuis la dernière année. Une situation attribuable à la pandémie, selon la responsable des opérations de l’Ouest canadien de l’entreprise, Jennifer McGlashan.
Nous avons reçu du financement [fédéral] pour élargir notre offre aux autres provinces. Il y a tellement d’aliments excédentaires [dû aux fermetures liées à la COVID-19] et un besoin [pour ces services] que nous avons pris de l’expansion, affirme-t-elle.
L’application de Second Harvest a redistribué près de 14 000 kilos de nourriture dans la dernière année en Alberta.
Le directeur de la Banque alimentaire de Calgary nuance les bénéfices de ces applications. James McAra explique qu’environ 40 % de la nourriture récupérée pour son organisation lors d'une mise à l'essai d'une application bien connue n’était plus propre à la consommation humaine.