Évacuations des étrangers dans un Soudan livré au chaos
Radio-Canada
Rien ne va plus au Soudan. Les évacuations d'étrangers se sont poursuivies lundi, au neuvième jour de combats meurtriers pour le pouvoir entre armée et paramilitaires, alors que rien ne laisse croire à une sortie de crise dans l’immédiat.
Plusieurs pays, dont le Canada, conseillent à leurs ressortissants d'éviter tout voyage au Soudan. On conseille aux ressortissants canadiens toujours sur place de rester à l'abri dans un endroit sécuritaire jusqu’à ce que la situation se stabilise.
Alors que le chaos s’installe avec en arrière-plan des explosions et des tirs dans la capitale et dans d’autres villes, l'ambassade canadienne à Khartoum a temporairement suspendu ses activités. Des diplomates canadiens ont été évacués dimanche par des militaires américains de l’équipe d'élite Navy SEALs, rapporte le New York Times.
Trois hélicoptères ont atterri dans une zone ouverte une demi-heure après minuit [...] Alors qu'un cordon de sécurité protégeait l'appareil, près de 90 personnes sont montées à bord : 72 membres du personnel de l'ambassade américaine, ainsi que six diplomates canadiens et quelques représentants d'ambassades occidentales et des Nations unies, précise le journal.
Quelques heures plus tard, raconte le quotidien américain, un convoi des Nations unies a commencé à sortir de la ville en serpentant vers Port-Soudan, sur la mer Rouge, tandis que les diplomates britanniques et français étaient escortés jusqu'à un aérodrome situé à l'extérieur de la ville, où des avions-cargos militaires les attendaient.
D'autres groupes se sont dirigés vers Qadarif, une petite ville proche de la frontière avec l'Éthiopie, et un bateau affrété par l'Arabie saoudite a transporté ses diplomates en fuite de l'autre côté de la mer Rouge.
Par ailleurs, plus de 1000 ressortissants de l'Union européenne ont été évacués, a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, évoquant une opération complexe.
Plusieurs capitales arabes ont également évacué des centaines de leurs ressortissants.
Un Libanais, parvenu à Port-Soudan en bus et prêt à embarquer sur un bateau, a confié à l'AFP être parti avec un tee-shirt et un pyjama. C'est tout ce qui me reste après 17 ans au Soudan, a-t-il ajouté.