Étudiants africains francophones refusés au Québec : « C’est un scandale! »
Radio-Canada
Depuis plusieurs années, les cégeps et les universités du Québec se heurtent à un problème commun et constant : les demandes de permis d’études provenant d’Afrique francophone sont massivement refusées par Ottawa.
C’est un scandale!, s’emporte Sylvain Blais, le directeur général du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.
« Il est plus facile pour un anglophone d’arriver au Canada que pour un francophone, qui ne vient pas de France, d’aller au Québec. »
L’an passé, les cégeps ont accueilli près de 5000 étudiants étrangers, dont plus de deux tiers de Français. Un nombre en hausse constante depuis une décennie.
Le nombre d’Africains est cependant famélique. On compte par exemple autant de Camerounais accueillis dans le réseau collégial public que de Chinois, soit environ 4 % des effectifs internationaux.
Au Québec, comme l’a expliqué Radio-Canada la semaine passée, le taux de refus de ces dossiers est nettement plus élevé que dans le reste du Canada.
En moyenne, tous pays confondus, 61 % des demandes de permis d’études visant un établissement québécois, qui avait déjà donné son accord à l’étudiant, ont été rejetées en 2020. Des chiffres bien différents de l’Ontario (47 %) et de la Colombie-Britannique (37 %), les deux autres provinces qui accueillent le plus d’étudiants étrangers au pays.
Ces données varient encore lorsqu’on se penche sur la citoyenneté de ces étudiants. L’immense majorité des demandes provenant du Sénégal, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Togo, de la Guinée, de l’Algérie ou de la République démocratique du Congo - des pays où la langue française est couramment utilisée - sont refusées par Immigration Canada.
L'ensemble des universités et des cégeps contactés par Radio-Canada ignoraient jusqu'à maintenant ces données et l'ampleur de ces refus.