Élections en Algérie : participation « en deçà » des espérances
Radio-Canada
La participation aux élections locales en Algérie a été plus forte samedi qu'aux précédents scrutins, gagnant 12 points par rapport aux législatives pour atteindre environ 35 %, mais elle est « en-deçà » des espérances, selon des commentaires des médias et experts dimanche.
Le président de l'Autorité électorale indépendante (ANIE), Mohamed Charfi a annoncé une participation de 35,97 % pour les municipales et 34,39 % pour les départementales, avec à chaque fois plus de 8 millions de votants sur 23 millions d'inscrits. Les résultats ne sont pas attendus avant plusieurs jours.
En juin, trois jours s'étaient écoulés avant de premiers résultats provisoires.
Pour le journal El Watan, les élections n'ont, malgré leur caractère de proximité, pas drainé des foules, illustration du fait que les électeurs n'ont toujours pas confiance en l'acte électoral.
El Watan a rappelé qu'aux précédentes élections locales en 2017, l'affluence avait dépassé les 44 %, avec plus de dix millions d'électeurs sur 22 millions.
L'ANIEAutorité électorale indépendante a rejeté dès samedi toute comparaison avec les élections locales organisées sous l'ère de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika (1999-2019).
Son président a expliqué que les modes de scrutin étaient différents et qu'on ne pouvait comparer qu'avec les votes organisés depuis la présidentielle de décembre 2019 qui a vu l'élection du président Abdelmajid Tebboune, avec 58 % des suffrages et près de 40 % de participation.
Pour M. Charfi, la participation aux élections a fait un bond en avant par rapport aux législatives de juin, marquées par le plus fort taux d'abstention de l'histoire algérienne, avec seulement 23 % de votants.
L'affluence est restée faible, contrairement à ce qu'espérait tout le monde, notamment à cause de l'indifférence de la population, a analysé pour l'AFPAgence France-Presse, Toufik Bougaada, enseignant en sciences politiques à l'Université d'Alger.