À la pré-COP27 de Kinshasa, le Sud se fait entendre
Radio-Canada
Comme attendu, les pays du Sud ont plaidé leur cause et mis le monde industrialisé devant ses responsabilités durant les deux jours de la « pré-COP27 » organisée à Kinshasa, à un mois du sommet sur le climat prévu en novembre en Égypte.
Les ministres et spécialistes de l'environnement d'une soixantaine de pays ont achevé mardi soir leurs discussions sur les thèmes habituels des négociations sur le climat: adaptation, atténuation, finance, pertes et préjudices.
Il n'y a pas eu de déclaration finale, mais c'est le propre de ces pré-COP, lieux de discussions à bâtons rompus, a rappelé Tosi Mpanu Mpanu, négociateur de la République démocratique du Congo (RDC) aux conférences climat des Nations unies.
« Les pays peuvent discuter de manière plus audacieuse, plus osée, sachant que rien ne leur serait imposé comme conclusion finale. »
Tout le monde n'est pas d'accord, mais tous ont identifié l'urgence de l'action climatique. Du point de vue de la diplomatie climatique, c'est un succès, a-t-il jugé.
La ministre de l'Environnement de RDC, Eve Bazaïba, à la manoeuvre depuis des semaines pour piloter cette pré-COP co-organisée avec l'Égypte, semblait satisfaite elle aussi en annonçant dans la journée la formation prochaine d'un front commun des grands pays forestiers que sont la RDC, le Brésil et l'Indonésie.
Il s'agira pour eux de se présenter en force aux négociations sur le climat et la biodiversité, pour parler préservation du couvert forestier mais aussi de l'accès aux finances climat et du prix de la tonne de carbone.
Au coeur du Bassin du Congo, la RDC avait donné le ton dès l'ouverture de la pré-COP.
Comme nombre d'autres pays en développement, la RDC aura de plus en plus de mal à opérer un choix entre la lutte contre l'extrême pauvreté et la lourde facture à payer pour l'adaptation au changement climatique, si les pays industrialisés ne lui offrent pas d'alternatives technologiques et financières conséquentes.
