À chacun son importance
Radio-Canada
Plus de 25 positions séparent la 2e et la 27e équipe au classement général, surtout en cette période de l’année où printemps peut facilement rimer avec renoncement.
Il y a, généralement, un fossé entre le désir de vaincre de l’une et de l’autre. Ça n’a pas été le cas mardi soir, au Centre Bell, même si le Canadien s’est finalement incliné 4-3 en tirs de barrage face aux Hurricanes.
On a passé la soirée à se chercher noise comme si l’enjeu était grand, comme si le Canadien pouvait encore vivre d’espoir ou comme si, plus simplement, on ne s’appréciait pas particulièrement.
On joue au hockey, il n’y a pas d’amis sur la glace, a résumé Alex Belzile, de tous les combats mardi.
Ça a commencé avec quelques mises en échec percutantes dont celle, un peu sournoise, de Stefan Noesen sur Christian Dvorak. Puis Josh Anderson s’est offert Shayne Gostisbehere avant qu’Andrei Svechnikov lui rende la pareille.
Et Belzile, on vous le disait, s’est chicané avec l’imposant Brent Burns devant le filet — les deux ont été chassés pour conduite antisportive —, a inscrit un but et une passe, a tellement énervé Noesen que celui-ci a fini par lui voler son bâton en troisième période avant de tenter, vainement, d’en faire éclater la lame en mille morceaux.
Avec encore 18 matchs à disputer, il faut bien trouver des façons de se motiver soi-même quand les stimuli extérieurs ont disparu. Il n’y a rien de plus puissant que la motivation intrinsèque, tous les guides spirituels vous le diront, et celle de Belzile demeure intacte. Évidemment, le hockeyeur de Saint-Éloi n’est pas dans une position pour s’asseoir sur [ses] lauriers. Alors il entraîne ses coéquipiers dans la bagarre.
En compagnie de Chris Tierney et Michael Pezzetta, le Québécois a donné des maux de tête à l’adversaire.
Personne ne doute que Belzile soit destiné à retourner à Laval l’an prochain, advenant que le CH lui offre un nouveau contrat, pour prêcher par l’exemple dans la Ligue américaine. En attendant, comme l’a lancé Josh Anderson, en voilà un qui profite de l’occasion pour se faire un nom.