
«Tout le monde hausse le ton»: un petit village américain divisé par Donald Trump
Le Journal de Montréal
Berkeley Springs est un concentré d’Amérique, des tensions qui l’agitent. Ses habitants se pressent au petit matin à la boulangerie, ils se sourient, mais évitent désormais de prononcer un nom qui les crispe: Donald Trump.
Le tourbillon Trump divise plus que jamais en deux mondes les 850 habitants de ce village de Virginie-Occidentale, dans l’est des États-Unis: les conservateurs, ancrés dans la région depuis des générations, et les progressistes, venus des grandes villes pour s’installer au creux des Appalaches, avec ses montagnes vertes aux pentes douces.
La cohabitation, calme pendant des décennies, se tend.
«Ceux qui restaient silencieux jusqu’à maintenant élèvent la voix pour défendre leurs droits, ce qui énerve les autres, qui élèvent la voix à leur tour. Donc aujourd’hui, tout le monde hausse le ton, et ça s’envenime... jusqu’à l’implosion», lance dans un rire amer Kate Colby, 44 ans, propriétaire d’une petite boutique de cadeaux.
Un grand drapeau aux couleurs LGBT+ est accroché sur l’un des murs. Des habitants, ancrés à droite du spectre politique, veulent qu’elle le retire.
Un contentieux à l’image du pays: les progressistes ressentent comme des attaques les diatribes du président à l’encontre des minorités, tandis que les partisans du républicain se sentent légitimés par son discours.
