«Thomas, c’est notre ado à nous tous»
TVA Nouvelles
Le meurtre de Thomas Trudel, 16 ans, a causé une onde de choc dans la métropole. «Thomas, c’est notre ado à nous tous», souligne Régine Laurent, ex-infirmière, en entrevue à l'émission Le Bilan.
«Moi, j’ai été élevée à Montréal, et j’ai connu le Montréal où je sortais avec mes copines et où je marchais à une heure, deux heures du matin et je n’ai jamais eu peur», se rappelle-t-elle.
Il y a quelque temps, un de ses fils lui a fortement recommandé de ne plus aller prendre des marches le soir à la tombée de la nuit dans son quartier de l'est de Montréal.
«J’ai dit ''ben voyons!'' Mais ces arguments étaient tellement forts, et j’ai lu son inquiétude, que je ne le fais plus depuis un certain temps», dit-elle.
«J’ai connu un autre Montréal que j’aimerais bien retrouver, mais on fait face à des problèmes sociaux majeurs. On a des quartiers où la pauvreté est épouvantable et où les jeunes sont en désespoir. Qu’est-ce qu’ils ont comme modèles? Cette banalisation de la violence.»
Selon Mme Laurent, pour contrer cette montée de la violence, il faut faire de la prévention et commencer dès la petite enfance.
«Il faut être capables de soutenir les parents, il faut être capables de donner espoir d’une autre vie à ces jeunes-là», dit-elle. «Il faut leur apprendre le respect d’eux-mêmes et de la vie humaine. Il faut qu’ils soient convaincus que l’ensemble de la société, on veut tous leur bien, on veut tout faire pour qu’ils réussissent.»
Mme Laurent explique que cette prévention passe par l’éducation, par les organismes communautaires et par les travailleurs de rue.
«Bien sûr, il faut la police et il faut attraper les gens qui commettent les crimes, mais si on ne fait pas de la prévention, on risque d’être là-dedans», prévient-elle.