«J’ai détesté ça pour mourir»: 2Frères, Bleu Jeans Bleu et France D’Amour gardent des souvenirs pénibles de la pandémie
Le Journal de Montréal
Il y a cinq ans, l’arrivée de la COVID-19 avait forcé plusieurs musiciens à se tourner vers les spectacles virtuels pour continuer à pratiquer leur métier. «C’était horrible», se souvient Sonny Caouette de 2Frères, qui garde toutefois des souvenirs plus heureux des concerts donnés dans des ciné-parcs. Le Journal a aussi questionné Bleu Jeans Bleu et France D’Amour sur leurs souvenirs pandémiques.
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Erik et Sonny Caouette sont unanimes: ils gardent de très mauvais souvenirs des spectacles virtuels qu’ils ont faits durant la pandémie. Même si les équipes techniques étaient très professionnelles, ils ont eu de la difficulté à jouer sans pouvoir communiquer avec les spectateurs.
«Ça demande beaucoup de faire un spectacle sans avoir de retour du public, dit Erik. Ça nous fait justement réaliser l’importance du public.»
«J’ai détesté ça pour mourir, déclare Sonny sans hésitation. On n’avait aucun feedback de personne. C’était très, très difficile. Je n’ai pas aimé ça du tout. [...] Même si c’était bien géré et que le rendu était apparemment excellent dans les salons, c’était vraiment horrible à performer.»
France D’Amour abonde dans le même sens. «[Les spectacles virtuels] n’ont pas réussi à combler la distance et la connexion requises pour rendre ces expériences exceptionnelles, remarque-t-elle. On vit dans un monde de communication. [...] Le télétravail, ce n’est pas une option et ce fut confirmé par les shows virtuels.»
«Finir une toune dans le silence complet, c’est weird, mentionne Mathieu Lafontaine, alias Claude Cobra, de Bleu Jeans Bleu. Mais une fois le show commencé, on fait ce qu'on fait et on finit par mettre ça un peu de côté pareil. Nos chemises finissaient mouillées quand même et on se rappelait qu'on avait de la chance d'être sollicités.»
La situation pandémique étant très incertaine pour l’été 2020, le gouvernement avait donné le feu vert uniquement à des prestations dans des ciné-parcs. La série TD musiparc avait ainsi présenté plus de 100 spectacles, dont ceux de Bleu Jeans Bleu, 2Frères, France D’Amour, Marc Dupré, Kaïn et Marc Hervieux. Cinq ans plus tard, malgré le côté surréaliste de la situation, les musiciens en gardent généralement de bons souvenirs.
«On se considérait vraiment chanceux de pouvoir faire des shows, dit Mathieu Lafontaine. On était heureux d’avoir un semblant de normalité estivale. [...] Mais en même temps, c’est certain que ça feelait un peu frette parce que les réactions étaient des klaxons un peu éparpillés. [...] Le plus beau souvenir que je garde, c’est de voir des petites familles qui sortaient de leur voiture pour danser dans le gazon.»
