
« Parfois on doit se priver » : la précarité alimentaire au menu de nombreux Français
Radio-Canada
Autour de 18 h, un mardi soir, une file d’environ 300 personnes se forme devant une résidence universitaire dans le nord de Paris.
Ces étudiants n’attendent pas d’assister à un cours ou à un séminaire, mais plutôt pour obtenir de l’aide alimentaire. Trois soirs par semaine, l’association Linkee organise une distribution d’aliments recueillis auprès de restaurants ou de supermarchés.
Le constat de l’organisme est sans équivoque : les besoins augmentent considérablement. Sur le site que nous avons visité, dans le nord de la capitale, le nombre de personnes desservies est passé de 150 à 300 en quelques mois seulement.
« Semaine après semaine, on constate que le besoin ne s'arrête pas, que les bénéficiaires sont de plus en plus nombreux. »
Parfois, on doit se priver, explique Mayas, un étudiant en gestion qui explique devoir à l’occasion sauter le repas du midi.
Clairement, je dois choisir des trucs. Il y a des trucs que je n’achète pas du tout parce que je ne peux pas me le permettre, ajoute-t-il.
En plus du prix exorbitant des loyers en région parisienne, les étudiants doivent composer avec une inflation qui dépasse les 6 % et la hausse des coûts du chauffage et de l’énergie.
J’ai reçu un message qui me disait que l’électricité a encore augmenté. Donc, du coup, ça risque de jouer sur la facture. Ce ne sont pas forcément les nouvelles qui font le plus plaisir, lance Maxime, en quittant la distribution alimentaire avec en main un sac d’épicerie rempli de fruits et de légumes.
C’est d’ailleurs la possibilité d’avoir accès à ce genre de produits frais qui pousse Esther, une étudiante italienne, à se présenter à la séance de distribution. Ça fait plaisir de ne pas dépenser 20 euros pour faire les courses et acheter uniquement des légumes, lance-t-elle.
