« Les rassemblements religieux sont plus à risque que les autres regroupements »
Radio-Canada
Le gouvernement Ford a dû défendre devant le tribunal de St. Thomas, mardi, les mesures sanitaires restrictives qu'il impose aux rassemblements religieux en Ontario. Deux églises du sud-ouest de la province contestent la légitimité et la constitutionnalité des consignes de la santé publique.
En près de deux ans, les églises Church of God, d'Aylmer, et Trinity Bible Chapel, de Waterloo, ont été mises à l'amende, parce qu'elles n'avaient pas respecté les consignes sur les regroupements de paroissiens à l'intérieur comme à l'extérieur de leur établissement.
Leurs avocats ont soutenu lundi, au premier jour des audiences en ligne, que les restrictions sanitaires étaient arbitraires, déraisonnables et inconstitutionnelles et qu'il est devenu inutile de continuer à les appliquer deux ans après le début de la pandémie.
Les avocats du gouvernement affirment plutôt que les violations à la Charte en matière d'association et de religion étaient raisonnables et qu'elles étaient nécessaires compte tenu des risques de contagion dans la population, en particulier durant les périodes de confinement.
Le procureur Ryan Cookson cite par exemple des études qui montrent que les éclosions de COVID-19 surviennent particulièrement dans les congrégations religieuses et que le port du masque et la distanciation physique de 2 mètres sont insuffisants pour éliminer tout risque de contamination.
Me Cookson ajoute que le coronavirus se transmet rapidement par aérosols, qu'il entre par la bouche, le nez et les yeux et que sa transmission n'est pas immédiatement visible. Plus l'affluence du public est importante, plus le risque de contamination est grand, dit-il.
L'avocat explique en outre que les paroissiens produisent plus de particules respirables à cause des activités inhérentes à leur église, comme les sermons et les chorales.
Les rassemblements religieux sont plus à risque que les autres regroupements, parce qu'on y chante, on s'y donne l'accolade et on y socialise en dehors de bulles familiales, poursuit le procureur.
Me Cookson précise que les rassemblements extérieurs ne sont pas sans risque non plus comme l'avancent les avocats des plaignants.