« La confiance du Canada dans la fiabilité de la Russie est quasi nulle »
Radio-Canada
Quelques heures après la signature d'une entente cruciale pour débloquer quelque 25 millions de tonnes entassées dans les silos d’Ukraine, le premier ministre Justin Trudeau a exprimé très ouvertement ses doutes quant à l'engagement de la Russie dans le processus.
La confiance du Canada dans la fiabilité de la Russie est à peu près nulle, elle n'a fait preuve que de mauvaise foi, a déclaré sans détour M. Trudeau aux journalistes lors d'un point de presse vendredi.
Supervisé par la Turquie et l’ONU, cet accord âprement négocié doit pallier la grande insécurité alimentaire suscitée par le conflit en Ukraine. En instaurant des couloirs de navigation sécurisés, il permet la circulation des navires marchands en mer Noire et l'exportation de millions de tonnes de céréales ukrainiennes.
Justin Trudeau a poursuivi sa diatribe contre le régime de Vladimir Poutine et a présenté la Russie comme responsable de deux crises dans le monde en déclarant la guerre à l'Ukraine.
Ils ont précipité une crise énergétique mondiale et une crise alimentaire mondiale avec leur invasion illégale de l'Ukraine, et le reste d'entre nous a travaillé très, très dur pour essayer d'atténuer ces problèmes dans le monde entier, a ajouté M. Trudeau, vendredi, lors d'une visite à l'Île-du-Prince-Édouard.
Le premier ministre a également indiqué que le Canada travaillait avec d'autres pays et avec l'ONU pour partager son expertise en matière d'entreposage et d'expédition de céréales.
Le blocus imposé par la flotte russe en mer Noire a aggravé les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale et, avec les sanctions occidentales imposées à Moscou, a alimenté la forte inflation des prix des denrées alimentaires et de l'énergie depuis que les forces russes ont envahi l'Ukraine le 24 février.
Le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, et le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandr Kubrakov, ont signé des accords séparés avec le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, et le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi assisté à la signature.
L'accord prévoit aussi la création d'un centre de contrôle à Istanbul, qui sera composé de responsables onusiens, turcs, russes et ukrainiens, pour diriger et coordonner le processus, ont déclaré des responsables turcs. Les navires seront soumis à des inspections pour s'assurer qu'ils ne transportent pas d'armes.