« Je ne retournerai jamais à Vitalité », dit une ex-infirmière du CHU Dumont épuisée
Radio-Canada
Après avoir travaillé 19 ans au Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont, à Moncton, Tania Jensen fait partie des 152 infirmières qui ont démissionné du Réseau de santé Vitalité en 2022. À bout de souffle, elle est catégorique : elle ne retournera jamais travailler pour cette organisation.
Les conditions de travail, c’est trop. On ne peut pas offrir une qualité de soins à nos patients et c’est dur sur le moral, dit Tania Jensen. Je suis épuisée, je n’ai plus rien à donner. Je suis une maman à la maison, j’avais besoin de me garder de l’énergie pour les enfants.
En plus de ne pas avoir eu de vacances d’été accordées en 19 ans, Tania Jensen souligne avoir trop souvent eu à faire des heures supplémentaires, en raison du manque d’employés sur le terrain.
Les équipes sont trop petites à l’hôpital, clame-t-elle, et les infirmières ne peuvent pas offrir les soins qu’elles voudraient aux patients.
[Les patients] sont couchés dans un couloir avec personne pour s’en occuper. C’est la réalité. C’est triste, dit Tania Jensen. Tu arrives avec un pied cassé, c’est urgent pareille, mais tu n’as même pas de soins, tu attends et tu attends. Ça ne devrait vraiment pas être comme cela.
Avant de donner sa démission, elle affirme avoir tenté d’informer son employeur qu’elle était au bout du rouleau et avait besoin d’aide.
Nos infirmières-chefs sont de notre côté à 100 %, mais c’est de plus haut que ça ne marche pas, précise-t-elle. On peut se plaindre comme on veut […], mais il n’y a aucun changement qui se fait, zéro.
La situation dure depuis des années et la pandémie de la COVID-19 l'a exacerbé, selon Tania Jensen.
Malgré son choix de changer de carrière, Tania Jensen est catégorique : elle aimait intrinsèquement le métier d’infirmière, c’était sa vocation. Elle a quitté l’hôpital strictement en raison des conditions de travail.