« J’aimerais bien avoir accès à une psychanalyse, mais j’ai pas les moyens »
Radio-Canada
Réuni au carré Saint-Louis, à Montréal, le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ) a interpellé le nouveau gouvernement Legault en donnant la parole à des intervenants aux prises avec des problèmes de santé mentale qui peinent à obtenir de l’aide.
Dans notre système, c’est pas pour tous, a témoigné Peter Belland. Il y a des disparités, des façons de faire qui font que ce n’est pas accessible pour tous. J’aimerais bien avoir accès à une psychanalyse, mais ce n'est pas possible, j’ai pas les moyens de me payer ça.
M. Belland connaît pourtant les ressources disponibles au Québec, il est membre de l’organisme Le Phare source d'entraide et milite au Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Lundi matin, jour de l’Action de grâce, comme son nom l’indique, Peter Belland a bravé le froid automnal pour évoquer publiquement les différents suicides survenus dans son entourage, parce que les victimes n’arrivaient pas à surmonter leurs souffrances psychiques.
Devant les dizaines de participants réunis au carré Saint-Louis, il a raconté comment la précarité sociale et économique aggrave la situation au Québec.
Pour prioriser la santé mentale, il faut plus que l’accès aux services, il faut améliorer les conditions de vie, a résumé à son tour Anne-Marie Boucher, co-coordonnatrice du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec.
Elle a aussi appelé le gouvernement à mieux soutenir les groupes communautaires qui ont une approche dite alternative et accueillent les participants sans diagnostic, sans étiquette.
« Le gouvernement précédent – qui est toujours notre gouvernement – en a fait une certaine priorité, mais nous, ce qu’on veut, c'est inviter ce gouvernement à en faire davantage et autrement. »
Le gouvernement caquiste a pourtant fait valoir, à de nombreuses reprises, que la santé mentale constituait l’une de ses priorités politiques. Lionel Carmant, ministre délégué sortant à la Santé et aux Services sociaux, faisait valoir en janvier son engagement à changer les choses de façon durable.