
« Fissures dans le solage » de Garantie de construction résidentielle
Radio-Canada
Lorsque Stéphanie Gadoury s'est aperçue que de l'eau coulait de son plafond, elle n'en croyait pas ses yeux. « On était assez abasourdis. Notre maison était neuve! », déplore-t-elle. Sa maison était si neuve qu'elle était encore protégée par la garantie de cinq ans de GCR, Garantie de construction résidentielle. Mais le pire était à venir.
Sa maison, dont le toit est plat, a été construite dans un nouveau quartier d’une banlieue située au nord de Montréal. Pour avoir un portrait exact du problème, elle retient les services de Mario Roy, un expert en inspection de maisons. Cet expert découvre que des moisissures sont déjà en train de proliférer dans l'entretoit de sa maison. On était à même de constater qu'il y avait d'immenses développements de moisissures sur la structure du bâtiment, causée justement par un manque de ventilation, affirme Mario Roy, qui est également président de la Corporation des inspecteurs vérificateurs en qualité de la propriété.
Son entrepreneur procède à des travaux de brumisation, mais refuse de faire des travaux de décontamination comme recommandé par son expert. J'ai un problème de santé, je suis immunosupprimée, ce qui fait qu'on a dû s'occuper de tout ça assez rapidement pour faire en sorte que ça n'ait pas d'impact sur ma santé. Devant le refus de l’entrepreneur, Mme Gadoury s'adresse à GCR, l'organisme qui gère le plan de garantie de maisons neuves au Québec depuis 2015.
La deuxième surprise de Stéphanie Gadoury surviendra en présence de la conciliatrice déléguée par l'organisme, chargé d'évaluer le bien-fondé de sa réclamation. Elle nous a dit : "Écoutez, Mme Gadoury, c'est normal d'avoir de la moisissure dans son toit... tout le monde en a".
Garantie de construction résidentielle est un organisme indépendant des constructeurs, dont l'engagement est de protéger les acheteurs, comme on peut le voir et l'entendre dans une vidéo corporative de GCR.
Dans sa décision, la conciliatrice de GCR reconnaît le problème de ventilation et du risque de formation de moisissures, mais elle ne fait aucune mention de la présence pourtant réelle des champignons. Donc, pas besoin de décontaminer.
Les photos prises par l’expert de Stéphanie Gadoury sont pourtant très claires. J'en suis tout simplement pas revenue. Elle le sait très bien qu'il y en a, de la moisissure. Pour moi, c'est une faute professionnelle, dit-elle. L’expert qu’elle a choisi est d'accord avec cette interprétation. Elle aurait dû écrire "présence de moisissures importantes à tel endroit, tel endroit et tel endroit", comme nous on l'a mentionné, dit Mario Roy.
En cas de désaccord avec une décision de GCR, constructeurs et acheteurs peuvent demander que la décision soit revue par un arbitre. C’est ce que fait Stéphanie Gadoury. Indignée par l'attitude de la conciliatrice, elle porte plainte également à la Régie du bâtiment du Québec. Moi, je juge qu'on a été reçus avec condescendance par la personne. Lors de la discussion, elle ose nous dire : "Bien, Madame Gadoury, j'en ai vu d'autres. Puis vous avez un bon contracteur!" Je ne sais pas si vous avez regardé le site Internet de GCR, mais il se vante d'aider les clients. Moi, ce n'était pas le sentiment que je vivais à ce moment-là.
François-William Simard, vice-président, communications de GCR, reconnaît que la conciliatrice a commis une erreur.
