Les funérailles de Tyre Nichols rappellent qu’on est loin du rêve de Martin Luther King
Radio-Canada
Malgré la pluie verglaçante à Memphis, des centaines de personnes ont bravé le froid pour rendre hommage à Tyre Nichols. Ils portaient tous leurs habits du dimanche pour honorer le jeune afro-américain battu à mort le 7 janvier dernier.
Chapeaux melons, imperméables, un rappel que nous sommes bel et bien dans la capitale du blues.
Le révérend Eric Terrell, un vétéran des droits civiques aux États-Unis, est venu d’Atlanta pour soutenir la famille. Sa petite-fille d’à peine neuf ans tient fermement une pancarte comparant la police à des monstres et non des héros qui protègent la ville
« Le rêve de Martin Luther King s’est transformé en cauchemar »
Les statistiques ne mentent pas : la brutalité policière est la sixième cause de décès chez les Afro-Américains, selon le Pew Research Center de l'Université du Michigan. Qui plus est, un homme noir a trois fois plus de chance de se faire arrêter qu'un homme blanc.
À la veille des funérailles, le révérend Al Sharpton, la mère, le beau-père, les frères de Tyre Nichos, ainsi que des militants de Black Lives Matter se sont réunis au temple Mason pour réclamer une fois de plus des réformes des corps policiers partout au pays.
Le temple Mason est un endroit symbolique à Memphis, car c'est le lieu où Martin Luther King a livré son dernier discours en soutien aux éboueurs grévistes noirs qui réclamaient de meilleures conditions de travail. Le lendemain, le 4 avri 1968, il était assassiné.
Lors de son eulogie, Le révérend Al Sharpton avait un message pour les cinq policiers noirs qui ont battu à mort Tyre Nichols.
« Dans la ville où Martin Luther King a perdu la vie, vous avez battu à mort un des nôtres. C'est insultant, offensant. On a marché pour nos droits, pour que les portes soient ouvertes pour vous. Comment avez-vous osé? [...] Si Tyre Nichols avait été blanc, vous ne l'aurez jamais battu à mort. »