Le développement du secteur 40-55 face à l’adversité
Radio-Canada
Le développement dans l'angle des autoroutes 40 et 55 à Trois-Rivières n'en est pas à ses premières sérieuses difficultés.
Un texte de Louis Cloutier
Il y a 30 ans, la ville, grâce à l'adoption d'une loi privée par l'Assemblée nationale du Québec, avait tenté de supporter la réalisation d'un mégaprojet résidentiel et commercial. Ce projet n'avait finalement jamais vu le jour.
C'est sur ce même emplacement qu'est maintenant projetée l'expansion du parc industriel 40-55. Ce projet fait face à un barrage d'opposition d'une partie des conseillers municipaux trifluviens et de militants écologistes en raison de la présence de milieux humides.
À l'époque, les promoteurs voulaient implanter ce qui était considéré comme le développement du siècle avec un investissement atteignant les 600 millions de dollars. Avec les pouvoirs légaux extraordinaires qui lui avaient été conférés, la ville avait pu procéder à l'unification des terrains de la zone visée.
Contrairement à ce qu'on assiste maintenant avec le controversé développement projeté, il n'y avait eu à ce moment-là aucun mouvement de protestation.
À aucun moment il n'y a eu de l'opposition citoyenne. Au contraire les propriétaires là-bas voulaient vendre et au meilleur prix possible , on s'entend. Mais de l'opposition citoyenne il n'y en avait pas parce qu'il fallait être irresponsable pour être contre le développement alors qu'on avait à peu près 10 ou 12 pour cent de chômage à l'époque , se rappelle François Roy, ex-directeur des communications de la ville.
La présence des milieux humides que les opposants veulent maintenant voir intégralement protégés n'avait à l'époque été qu'un enjeu très secondaire. Il n'en avait été que peu ou pas question lors des audiences de la Commission de l'aménagement et des équipements devant préparer le terrain à l'adoption de la loi privée.
Dans ce temps-là, on ne parlait pas de ça. Aujourd'hui on en parle beaucoup. Ça amène les problèmes que nous avons et qu'on entend. À ce moment-là , à l'époque de 1993, il n'était pas question de secteurs humides aucun. C'était plutôt est-ce que la ville va perdre. Est-ce qu'elle va avoir, si jamais elle fait l'acquisition (des terrains), est-ce qu'elle va être capable de pouvoir en avoir des bénéfices pour le bien-être de l'ensemble des citoyens. La question humide là ce n'était pas, témoigne Jean-Pierre Jolivet, ex-député péquiste de Laviolette.