Apple va lancer un outil contre les logiciels espions
Radio-Canada
L’entreprise Apple va proposer cet automne un nouvel outil de protection des données pour les journalistes et activistes, après que l'affaire Pegasus eut révélé les capacités techniques hors-normes de certains logiciels d'espionnage.
Le mode Lockdown [confinement], est une protection extrême, optionnelle, pour le tout petit nombre d'utilisateurs et utilisatrices dont la sécurité numérique est gravement menacée, a expliqué Apple dans un communiqué mercredi.
Il s'agit des personnes qui peuvent être ciblées par des attaques ultra sophistiquées, menées grâce aux programmes de NSO Group et d'autres entreprises mercenaires qui développent des logiciels espions pour le compte de gouvernements, détaille le géant californien.
En septembre, Apple avait dû réparer en urgence une vulnérabilité informatique que le logiciel Pegasus, de la firme israélienne NSO Group, était capable d'exploiter pour infecter les iPhone, sans même que leurs propriétaires n'aient à cliquer sur des liens ou boutons piégés, selon un procédé baptisé zero-click.
La nouvelle option permettra de sécuriser complètement de nombreux services et contenus des appareils, y compris les pièces jointes. Il ne sera plus possible de connecter un ordinateur à un iPhone s'il est verrouillé.
Apple a aussi étendu son programme pour la recherche en cybersécurité. Le groupe offrira une nouvelle prime – jusqu'à 2 millions de dollars américains – aux pirates informatiques qui lui signaleront des failles dans le mode Lockdown.
Il y a un an, un collectif de médias internationaux a révélé que Pegasus avait permis d'espionner les numéros de journalistes, personnalités politiques, activistes ou chefs d'entreprises de différents pays, y compris le président français Emmanuel Macron.
NSO Group a assuré à plusieurs reprises que ses technologies permettaient à des États de sauver des vies, en traquant des pédophiles et des terroristes, par exemple.
Mais Apple, qui a notamment bâti son succès sur son excellente réputation en matière de sécurité et de respect de la vie privée, a porté plainte contre la société israélienne en novembre.