Avortée à 18 ans: «Il faut briser le silence et les tabous», affirme la ministre du Tourisme
TVA Nouvelles
La ministre libérale Soraya Martinez Ferrada croit qu’il était nécessaire pour elle de raconter à la Chambre des communes jeudi qu’elle a dû avorter à 18 ans, au moment où des députés conservateurs multiplient les tentatives pour retirer ce droit aux femmes.
«À 18 ans, lorsque j’étais retournée au Chili, j’ai réalisé être enceinte, sans droits, sans choix, a confié jeudi Mme Martinez Ferrada. Pour une deuxième fois, le Canada m’a sauvé en me permettant d’obtenir un avortement légal, sécuritaire, et un avenir que j’avais choisi.»
Bien que le sujet de l’avortement soit moins politisé qu’aux États-Unis, il fait aussi l’objet de débats au nord de la frontière américaine.
D’ailleurs, jeudi, à Ottawa, s’organisait une «marche pour la vie»; un rassemblement de manifestants antiavortement qui, année après année, s’en vont sur le terrain du parlement pour réclamer davantage de restrictions à l’égard de ce droit.
Deux élus conservateurs étaient également présents lors de cette manifestation: le député de Peace River–Westlock en Alberta, Arnold Vierson et la députée de Yorkon–Melville en Saskatchewan, Cathay Wagantall.
La ministre du Tourisme a tenu à expliquer en entrevue sur les ondes de LCN vendredi les raisons pour lesquelles elle a insisté pour raconter cet épisode de sa vie.
«Pour s’assurer qu’on protège le droit des femmes, je pense qu’il faut briser le silence et les tabous, affirme Mme Martinez Ferrada. Effectivement que ce n’est pas souvent qu’on met de l’avant nos histoires personnelles, mais je sentais que c’était nécessaire.»
La démonstration de la ministre était une réponse au député Viersen qui «se donne le droit de déposer des pétitions qui remettent en question» le droit à l’avortement.
«Je pense qu’il fallait que j’aille un peu plus loin [...] pour démontrer finalement que le Parti conservateur, et les membres du parti, bien que le chef se dise aujourd’hui pro-choix – ce qui me semble un avantage politique qu’il utilise – [accepte] que certains membres de sa formation politique viennent remettre en question ce droit, [ce qui] insécurise beaucoup», explique-t-elle.